Le magazine Vmarseille
Va, V et deviens…
Quels ingrédients faut-il pour qu’un magazine voie le jour ? Une équipe de cinq (très) jeunes journalistes répond : une bonne dose de curiosité et des sujets qui rassemblent les Marseillais.
C’est un rêve d’étudiant devenu réalité à force d’ambition et d’économies. Et d’un petit coup de pouce du destin : le lancement de Vmarseille en janvier 2013 ne relève sûrement pas du hasard… « Depuis 2011, le projet de création du magazine nous trottait dans la tête, mais l’ouverture de Marseille Provence 2013 a précipité sa sortie. » Le but ? Faciliter la compréhension des enjeux sociétaux, qui sont légion dans la cité phocéenne. Déjà mis en avant dans les kiosques marseillais et repérable par sa une qui rappelle vaguement celle des Inrockuptibles, le magazine se vend 3,50 euros.
« Nous ne cherchons pas à révolutionner la presse », explique Eric Besatti, le directeur de la publication. Toujours est-il que Vmarseille apporte un regard rafraîchissant, celui qui dit « Vé ». Comme si le magazine donnait à voir une cité débarrassée des clichés qui lui collent à la peau. Vé, c’était aussi une revue de charme dans les années 50 à Marseille. Aujourd’hui, V nous montre ce que la ville a d’insolent, voire de sexy. Politique, culture, société… aucune thématique n’échappe à la sélection du club des cinq. « Nous fonctionnons aux coups de cœur, nous prenons ce qui nous touche dans ce vaste panorama. Nous observons la ville, l’analysons, la racontons. » Leur message est clair : s’approprier l’actualité tout en informant autrement. La rubrique « Système D » illustre d’ailleurs cet état d’esprit. D comme Débrouille, mot d’ordre établi dans les rues de la ville. L’idée étant de présenter des combines bien d’ici : récup’, troc… Tout est bon pour faciliter le quotidien des habitants. Lancer un mensuel à échelle locale, un projet risqué au regard de la situation actuelle d’une presse papier malade ? La question ne se pose pas forcément. La presse magazine est le seul format papier encore viable de nos jours. Et ce quintet « obstiné » a d’ailleurs peu d’espoir de se rémunérer avant juin prochain. Est-ce là le prix à payer pour parler de Marseille comme ils l’entendent ?
Morgane Masson et Pauline Puaux