Babel Med Music 2013 au Dock des Suds
World Wide Med
Nous voici à l’heure de Babel Med, grand salon consacré aux musiques d’ailleurs. « Le monde est à vous pendant trois jours », nous promet l’événement, à la teneur à la fois exceptionnelle et un brin routinière. Tour d’horizon de l’immuable grand raout.
Babel Med s’apparente à un bouillon de culture, originellement organisé pour faire la joie des tourneurs et des diffuseurs. Et c’est amplement défendable, car si les dinosaures de la world ont intégré de grands labels, les petits nouveaux se retrouvent souvent esseulés. Les contrats signés pendant l’événement peuvent même concerner les festivals de l’été qui arrive. C’est dire si, en journée, sous l’apparente décontraction, le stress peut être palpable.
La cartographie déborde amplement du simple cadre méditerranéen (que l’on nous assène un peu partout cette année). C’est, une fois de plus, tout à son honneur. Les plus gagnants dans l’histoire sont sans doute les artistes programmés sur scène au cours du week-end. La règle ? Une demi-heure par groupe. Une demi-heure durant laquelle il faut tout donner. Ça passe ou ça casse. Comme une sorte de grand oral qui se fait, et c’est là toute l’originalité du présent salon, en confrontation directe avec les réactions du public. Jazz, hip-hop, reggae, dubstep, chanson languedocienne, maloya évolutif, afrobeat ou folk québécoise : tout y passe, et sans temps mort. On s’abstiendra de passer ici en revue la programmation, foisonnante (à retrouver dans notre agenda, bien sûr). Il serait par contre très dommage de faire fi des conférences, étalées sur les trois jours, toute plus prometteuses les unes que les autres. Exemples : « Les racines identitaires des musiques urbaines et leurs rôles dans les mutations sociales », « L’Europe des mobilités. Circulation des artistes, circulation des identités », « Images et musiques en Méditerranée »… Un dernier coup d’œil sur le site du Dock et l’on tombe sur le logo de MP 2013 qui, à travers le projet Watt !, s’attache à accueillir des artistes d’ailleurs (Raashan Ahmad, Omar Offendum…), en résidence avec des locaux (Raphaël Imbert, Imhotep, Ahmad Compaoré…). Le monde frappe à nos portes : ouvrons les lui en grand.
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