Le Grand Rêve

Inauguré la semaine passée, le GR^® 2013 zigzague sur le territoire de Marseille Provence 2013, un « rêve d’artistes » possible grâce à une volonté de fer. Un chemin étonnant.

Sur le plan, le tracé (signé Nicolas Mémain) est celui d’un sentier de grande randonnée classique : on y voit un « huit » qui sillonne les entités de l’Etang de Berre, en passant par Vitrolles et le centre de Marseille, et remontant vers Aix-en-Provence. Le GR^® 2013 propose aux marcheurs un parcours littéralement tout terrain, traversant trente-huit communes, sur 365 km. Soit vingt jours de balade estimées à travers les lotissements péri-urbains, la garrigue provençale ou encore les zones pétrochimiques. L’itinéraire s’avère déroutant pour les pro de la rando. On y côtoie des centres commerciaux, on entre dans les villes ou des bassins industriels en passant par les verts vallons des domaines départementaux des Roques Hautes, à qui les autorités ont refait une beauté pour l’occasion.
Emprunter ce GR^® 2013, « c’est le bon moyen de dresser un état des lieux de notre territoire. Chacun y fera le constat de la marque de l’homme sur ce paysage et aussi la différence de traitement d’un endroit à l’autre », explique Bernard Lebrun, vice-président de la Société des excursionnistes marseillais, qui dépend de la Fédération française de randonnée pédestre. L’homme sait de quoi il parle : avec ces passionnées de la nature, il a balisé cette énorme promenade. « Ça ne s’est jamais fait de baliser un GR^® en trois mois comme ici. Il a fallu motiver les volontaires. Sans eux, ce doux rêve d’artistes n’existerait pas. »
Ce rêve, c’est celui de Baptiste Lanaspeze, éditeur marcheur qui a rassemblé autour de lui une dizaine d’artistes dans le Cercle des Marcheurs. La volonté était de « réinventer l’art de la marche » et de relier l’homme à la nature. Durant toute l’année, le collectif d’artistes proposera des balades hors-normes aux curieux le long du GR^® : pique-niques, promenades sonores, performances, installations, etc. Sportifs et curieux peuvent d’ores et déjà crapahuter sur le sentier, il y en aura pour tout le monde… Le chemin n’a-t-il pas une forme d’infini ?

Sandrine Lana

Rens. : www.mp2013.fr/gr2013