Phocea Rocks : préambule le 31/05 à l’Espace Julien
Rock en scènes
Le festival Phocea Rocks donne cette semaine un copieux avant-goût de ses festivités à venir. Ou comment rendre justice à une scène souterraine mais bien vivace.
A l’heure où l’on célèbre le vernis glacé de ses nouvelles ambitions culturelles, c’est peut-être le secret le mieux gardé de Marseille : la dynamique de sa scène rock. Pardon ? Il y aurait donc des gens qui font du rock au pays des cigales, du quartier du Mistral et de la sieste généralisée ? Cette chose ne saurait être possible ! Voilà, à peu de choses près, les terribles préjugés auxquels fait face, aujourd’hui encore, une autre frange de musiciens, pas assez folkloriques, pas assez impactés par la réalité des cités, pas assez encartés dans les milieux autorisés, bref, pas assez conformes à cette image tronquée que beaucoup ont de Marseille. De fait, les rockers phocéens n’existent que pour ceux qui les ont approchés, dans l’une des quelques salles défendant ici ce noble genre depuis la nuit des temps, à quelques centimètres de la scène ou de l’espace à clopes — puisque c’est encore possible. A la marge. Mais comment, finalement, pourrait-il en être autrement ? La « scène rock marseillaise » (il faut bien lui trouver un nom) s’est toujours démerdée toute seule. C’est inscrit dans son ADN : ne surtout pas compter sur les autorités en place, quelles qu’elles soient. In fine, il est donc totalement naturel que les organisateurs du festival Phocea Rocks aient cherché à donner une visibilité à cette scène avec leurs propres moyens, loin des institutions. Car les groupes n’ont jamais été aussi nombreux, et ce dans bien des styles (punk, noise, pop, garage, stoner…), structurés dans un réseau alternatif qui a pour force d’être perméable : au-delà des esthétiques, il y a un désir commun. Et beaucoup de spontanéité. Le gros de l’affaire se déroulera sur un mois, à partir de fin juin, mais un premier tour de chauffe vous permet cette semaine de découvrir treize formations locales, et pas des moindres, se partager les deux scènes de l’Espace/Café Julien. Les voir ainsi réunis dans une salle « officielle » a quelque chose d’exceptionnel, et l’ambiance promet d’être électrique.
PLX