Plus loin que l’horizon (parcours permanent) / 2031 en Méditerranée, nos futurs ! : jusqu’au 27/09 à la Villa Méditerranée
Odyssées de l’espace
Aux défis scénographiques ambitieux des deux premiers parcours artistiques de la Villa Méditerranée, les réalisateurs Régis Sauder et Bruno Ulmer ont répondu par des témoignages et des vidéo-projections politiques.
Si, pour Régis Sauder, la Villa Méditerranée est un « espace de liberté pour la création artistique », elle est aussi, pour Bruno Ulmer, « un laboratoire des savoirs ». Direction à l’étage sans plus attendre, où le premier nous questionne sur ce que pourrait être 2031 en Méditerranée, nos futurs. La vidéo y reflète le présent, à travers les témoignages de jeunes Méditerranéens, quand le dessin se consacre à l’avenir. En tant que participant à cette histoire en devenir, il nous est d’ailleurs proposé de coucher sur papier notre imagination avant qu’elle ne s’évapore. Pour répondre au problème de l’installation de vidéo-projections en espace lumineux, les quatre boîtes, dont les murs intérieurs montrent les images (axées sur des thèmes démographiques, économiques ou écologiques), sont suffisamment espacées pour permettre une balade à la fois agréable et instructive.
Descendons maintenant à la cale pour y découvrir le parcours du second, centré sur « les mobilités marchandes et humaines en Méditerranée », allant donc Plus loin que l’horizon. Le défi scénographique est de taille : enfermer l’infini dans un espace clos. La vue en coupe donne l’impression d’un ensemble de serrures aux dimensions hors normes. En y circulant librement, le visiteur en devient la clé, pouvant entrer et sortir par plusieurs ouvertures. Il s’immisce ainsi, par ce principe de circulation, au « décor ». Dans ce même principe, Bruno Ulmer nous rappelle que les déplacements sont forcément liés aux distances et autres espaces franchis, en gardant en tête quelques chiffres : même si la Méditerranée occupe 3 % de la surface maritime terrestre, elle totalise jusqu’à 30 % du commerce mondial. Le parcours évoque notamment le commerce de la fraise du sud de l’Espagne au nord de l’Europe et le tourisme de masse… Mention spéciale pour le travail sonore, isolant de manière très précise des espaces pourtant concomitants. Au final, c’est une véritable circulation d’idées qui s’opère de haut en bas. Et tout autour de la Méditerranée.
Guillaume Arias