Marsatac #15 à Marseille et Nîmes
Toujours d’atac
Cette année, Marsatac se déploie durant une dizaine de jours, et sur presque autant de lieux différents. Le festival s’attend à battre un nouveau record de fréquentation. Il y a fort à parier que ceux qui ont été sensibles à la curieuse propaganda menée par le festival ont déjà pris leur billet pour ce rendez-vous difficilement contournable. Quant aux autres, frileux ou sceptiques, on vous invite à y regarder de plus près, car derrière une programmation intimidante se cachent de nombreux trésors.
Du 19 au 21, à la Paloma (Nîmes)
Deuxième année que Marsatac profite de la Paloma pour débuter les festivités. Ce « festival dans le festival » propose une formule assez similaire au This is not music du printemps dernier, mais avec des concerts bien plus dansants. Si l’on s’était inquiété l’année dernière d’une fuite à Nîmes des meilleurs groupes (Jhon Talabot, au hasard), nous voilà rassurés en voyant que la salle se fade l’Epic Sax Guy aka Bakermat. Cela dit, c’est seulement là-bas que vous aurez l’occasion d’assister aux prestations de bruitistes magnifiques, comme Jon Hopkins ou Fuck Buttons. Des grands moments de folie furieuse sont également attendus avec le retour des Polysics ou le concert des dangereux Salut c’est cool.
Dimanche 22, Kids on Mars à l’Alhambra
C’est de plus en plus courant, les festivals cultivent leur futur public, avec un espace et un temps entièrement dédiés aux enfants. Pour Marsatac, c’est au cinéma l’Alhambra et durant tout un après-midi que les 6-12 ans pourront se donner à cœur joie et découvrir une autre musique que celle de Maître Gims. Entre un atelier d’initiation au scratch, un « cinémix » de DJ Oof et un dancefloor animé par Mister Eleganz, le frontman de Success, les petits chanceux risquent bien de transformer la salle obscure en grand bazar électro-rock.
Jeudi 26 au Silo
La première présence de Marsatac au Silo va se traduire par une affiche joliment audacieuse. Difficile en effet de présenter le condensé de son ADN en à peine cinq groupes, avec de grands ponts dressés au dessus de la facilité. Du vieux et du récent, du local et de l’international, du rock et du hip-hop, tout cela le même soir ? C’est possible, en allant du supergroupe marseillais Husbands jusqu’aux Américains de Black Angels, et en passant par le vieux loup Tricky. Ce sera aussi un moyen d’aller voir, sans se griller, les Parisiens de Fauve, en prétextant qu’on venait pour le nouveau live très attendu de Nevchehirlian, une gloire bien plus de chez nous.
Vendredi 27 au Dock des Suds
L’ultime chapitre se jouera au Dock durant deux nuits qui s’annoncent un brin torrides. Pour les fidèles de la première heure, c’est sûrement le vendredi soir qu’ils retrouveront la volonté initiale de Marsatac, à savoir présenter le meilleur d’une scène métisse et mâtinée de hip-hop, de funk et d’électro. Le concert des Sud-Africains de Cape Town Effects risque bien d’être un moment phare de cette soirée — et du festival. Mais il ne faudra pas rater en début de soirée l’étrange concert de The Stepkids, joyau jazz et soul psyché. En cas de doute, on pourra compter sur l’électro implacable façon Modeselektor ou Vitalic.
Samedi 28 au Dock des Suds
Il y a beaucoup à dire sur le samedi soir, tant la programmation est pléthorique. La production régionale sera à l’honneur en début de soirée avec Nasser, Dissonant Nation et Andromakers. On passe à l’échelle nationale avec Zombie Zombie et Discodeine. Et l’on se languit d’éviter le collaborateur de Drive pour se laisser conduire par Lindstrom, véritable déité de la nu-disco sauce norvégienne. Deux derniers conseils pour la route : Cashmere Cat, qui risque à coup sûr de livrer le set le plus frais du festival, entre R&B, trap et gros hip-hop des familles, et Bonobo, réputé pour sa musique électronique et ses grands concerts orchestraux, qu’on attend accompagné de ses vocalistes. Et pour les amateurs de créations inédites, rendez-vous le lendemain, dimanche 29 au théâtre de la Criée, pour les trois Mixatac, soit trois concerts entre groupes français, libanais, marocains et maliens, tous fomentés par le festival lui-même, et qui trouvent désormais un écho sur album.
Adrien Courtaud-Birais
Marsatac #15 : du 19 au 29/09 à Marseille et Nîmes.
Rens. www.marsatac.com / www.mp2013.fr
Rens. www.marsatac.com / www.mp2013.fr