Un beau matin, Aladin au Théâtre du Jeu De Paume
L’Interview
Charles Tordjman
Le metteur en scène Charles Tordjman, les frères Forman, maîtres es féerie, et la conteuse Agnès Sourdillon réenchantent les contes des Mille et Une Nuits avec Un beau matin, Aladin. A quelques jours de la première de cette création franco-tchèque, rencontre avec cet amoureux de la belle langue.
Pourquoi créer un des contes des Mille et Une Nuits ? Est-ce une commande de MP 2013 ?
En fait, c’est Dominique Bluzet (NDLR : directeur du Gymnase/Jeu de Paume) qui m’a proposé le sujet des Mille et Une Nuits. J’ai accepté spontanément et lorsque je les ai lues, j’ai été complètement fasciné par cette femme qui, pour empêcher que le sultan ne la décapite, va inventer chaque soir une nouvelle histoire, et ceci pendant mille et une nuits. C’est en quelque sorte une lutte contre la barbarie, teintée de poésie.
Avez-vous spontanément pensé aux marionnettes, et donc aux frères Forman, pour habiter ces contes ?
Oui, l’idée des marionnettes s’est tout de suite imposée à moi, comme les frères Matej et Petr Forman, avec qui j’avais déjà travaillé à Nancy. J’amène le texte et son adaptation, et eux tout ce qui est univers visuel et construction du décor. C’est clairement une création franco-tchèque.
Aviez-vous déjà fait une adaptation et une mise en scène pour le jeune public ?
Non, c’est la toute première fois et c’est d’ailleurs très excitant ; c’est une nouvelle aventure qui mérite d’être renouvelée. Mais je n’ai pas adapté le texte en pensant sans cesse à un enfant de huit ans ; je me suis plutôt concentré sur l’enfant qui vit encore dans l’adulte et sur l’adulte en devenir dans l’enfant.
Pourquoi avoir choisi Aladin parmi tous les contes des Mille et Une Nuits ?
J’ai voulu un conte emblématique. Aladin va se confronter à ses propres peurs : la peur du noir, la difficulté à affronter la vie…
On se promène dans un long rêve avec des moments de cauchemars. On raconte les angoisses d’un enfant, et le cheminement qu’il prend pour finalement grandir tout en ayant vaincu ses propres démons, c’est presque initiatique. C’est le croisement de deux univers, l’univers du théâtre classique avec un texte et l’univers féerique et onirique des marionnettes.
Propos recueillis par Pascale Arnichand
Un beau matin, Aladin : du 22 au 26/10 au Théâtre du Jeu De Paume (17-21 rue de l’Opéra, Aix-en-Provence).
Rens. 04 42 99 12 00 / lestheatres.net / www.mp2013.fr