Olivier Thomas, Bruno Pradelle et Pascal Génot – Le Printemps des Quais (Soleil/Quadrants)
BD. Certes, Le Printemps des Quais se présente comme un récit biographique extrêmement simplifié, peu importe après tout, l’intention des auteurs étant empreinte d’une jolie sincérité… L’ouvrage raconte l’histoire de Paul Carpita, cet instituteur marseillais, ancien résistant durant l’Occupation et socialiste de la première heure qui, par un heureux hasard, va devenir cinéaste. Préoccupé par le sort de l’humanité, et celui de la classe ouvrière en particulier, Carpita va s’appliquer à filmer le réel en marche, les mouvements sociaux, les grèves, un peu à l’instar des néo-réalistes italiens, devenant en quelque sorte le chaînon manquant entre le cinéma français des années 30 et la Nouvelle Vague. Bien sûr, tout ne sera pas rose dans son parcours, notamment pendant les Guerres d’Indochine et d’Algérie. A tel point que l’Etat condamnera son premier vrai long métrage, Le Rendez-vous des quais, qui bénéficiera néanmoins d’une (re)sortie nationale officielle sous le second septennat de Mitterrand, soit trente-cinq ans plus tard. Si sa narration s’avère classique et son graphisme, quelconque, Le Printemps des Quais se révèle donc un bel hommage à un être profondément humaniste…
LV