Rétrospective Carmelo Bene au Vidéodrome 2
Tutto va Bene
Le Videodrome 2, l’Institut Culturel Italien et la librairie l’Odeur du Temps investissent le mois d’octobre pour une superbe rétrospective consacrée à l’un des plus grands artistes italiens de la seconde moitié du XXe siècle, Carmelo Bene, metteur en scène, écrivain et cinéaste de génie.
Trop peu connu du grand public hexagonal, Carmelo Bene est sans conteste l’un des plus grands artistes transalpins. Il est entre autres — car ce pur génie a su tisser une œuvre impressionnante où se mêlent théâtre, littérature et cinéma — le metteur en scène qui a réussi à renouveler le théâtre italien dès les années soixante. Ses écrits (on pense aux ouvrages édités par P.O.L) sont traversés par une intelligence rare, totalement lumineuse, dont Gilles Deleuze dira, dans
Superpositions, (re)lecture impressionnante par Carmelo Bene de
Richard III, «
(il) va donc donner libre cours à la constitution de l'homme de guerre sur scène, avec ses prothèses, ses difformités, ses excroissances, ses malfaçons, ses variations (...). Il se constituera un peu comme Mr Hyde, avec des couleurs, des bruits, des choses. » Une rétrospective de l’œuvre de Carmelo Bene s’imposait donc, et c’est l’équipe de Vidéodrome 2, associée à l’Institut Culturel Italien et la librairie l’Odeur du Temps, qui décline la plus belle proposition qui soit : des projections, lectures et rencontres pour mettre en lumière l’apport considérable de Bene aux formes d’art contemporaines. L’essentiel de son œuvre cinématographique sera présentée au Vidéodrome 2, ainsi qu’à l’Institut Culturel Italien, à l’instar de
Don Giovanni,
Salomè,
Capricci ou
Notre-Dame des Turcs. Ce dernier opus sera, entre autres, présenté le jeudi 27 octobre dans les murs de la salle du Cours Julien en présence de l’éminent Jean-Paul Manganaro, éditeur et traducteur des œuvres de Carmelo Bene. Le
Richard III suscité fera par ailleurs partiellement l’objet d’une lecture par Magalie Dupuis et notre collaborateur Olivier Puech. Un texte accompagné, donc, par
Un manifeste de moins de Gilles Deleuze, qui conclue ici : «
Rien que des affects et pas de sujet, rien que des vitesses et pas de forme. »
Emmanuel Vigne