Un parcours d’expositions, des rencontres et temps forts (Performances, Conférences, Workshops & Master-class) avec près de trente artistes et intervenants internationaux invités dans différents lieux de la Ville d’Aix-en-Provence.
Avec : France Cadet, Fabrice Métais, Olivier Morvan, Jon Rafman, Antonio Roberts, Julius von Bismarck, PAMAL_Group - feat. : Jacques-Elie Chabert, Eduardo Kac, Marie Molins, Camille Philibert - Antonin Fourneau & Manuel Braun, Robin Moretti, Leslie Astier, Théo Goedert, eRikM & Stéphane Cousot, Lico, PACE - François Parra & Fabrice Cesario, Virgile Abela, Jean-Michel Salanskis, Pépé, chdh - Nicolas Montgermont & Cyrille Henry.
« Je constate que depuis que l'homme est homme il a éprouvé la nécessité impérieuse de se constituer un autre univers que le constatable et qu'il l'a constitué par la parole, et que cela, il l'a dénommé vérité. » [1]
Et si l’enjeu technologique n'était pas tant celui de la connaissance et du pouvoir, mais avant tout celui du désir et du rapport à l’autre ? La création artistique en regard des outils contemporains permettrait-elle de réconcilier la parole et la vie, l’homme moderne et son avenir ?
Le Festival international des Arts Multimédia GAMERZ revient pour sa 15e édition cet automne du 13 au 24 novembre 2019 dans la ville d’Aix-en-Provence, après une préouverture inédite et vibrante à Marseille. Le Festival GAMERZ est cette année pensé comme un temps permettant d’interroger l’humanité dans son rapport au monde. Il propose de sonder les influences des technologies numériques de notre condition existentielle grâce aux œuvres artistiques présentées. Entre métaphysique, cultures populaires, et technologies actuelles, les regards des artistes regroupés ici, forment autant de représentations du réel en affirmant leur singularité comme objet poétique. Le festival présente près de trente artistes internationaux et propose au public un véritable circuit artistique dans plusieurs lieux culturels de la métropole avec des expositions, des conférences, des soirées de performances et des ateliers entièrement gratuits.
L’exposition Digital-Alter au cœur de cette édition articule trois ensembles monographiques permettant une vision précise du travail de ces artistes et les met en regard avec des œuvres sélectionnées pour les paradigmes d’altérité qu’elles portent. Les installations présentées deviennent alors des marqueurs facilitant l’analyse de nos sociétés en permettant d’identifier les courants de son époque. À ce titre, cette exposition se propose d’interroger « le passage des gestes d’amour dans les médiations techniques » [2], au travers des langages, des supports et des matériaux numériques qui structurent désormais notre environnement. Les installations et performances présentées opèrent un jeu de distanciation qui renégocie les rapports entre symbolique et sémantique donnant naissance à des formes originales permettant de prendre un recul nécessaire face au temps réel de l’urgence de notre actualité technologique. Cette édition propose d’appréhender le geste artistique comme dynamique relationnelle porteuse de valeurs décisives. Les artistes présentés se tournent vers « l’Autre » afin de dépasser l’individualisme, l'autoreprésentation et le narcissisme, valorisés par les technologies numériques et les modèles de la communication « télématique » ou actuelle.
Après avoir mis en place différentes enquêtes critiques lors d’expositions telles que « Digitale Défiance » ou « Digital Animisme » proposant au public des alternatives artistiques au « tout numérique », ce festival est pensé comme un panorama de visions mettant à l’honneur l’altérité et la singularité comme autant de gestes artistiques essentiels.
1. Jacques Ellul, La parole humiliée, 1981, Éditions du Seuil, p. 26-27.
2. Fabrice Métais
Zac Maza