Cathryn Boch - Des luttes invisibles au 3bisF
Direction l’Hôpital psychiatrique Montperrin à Aix, pour voir comment dans son centre d’art contemporain le 3bisF, Cathryn Boch cartographie ce qu’elle n’a pas pu trouver. Elle dessine et écrit «
à la machine à coudre » sur une multitude de supports : toiles cirées, cartes, textiles, papiers calque, journal ou machine. Au fil et à l’aiguille, car ce sont sans doute les outils de travail les plus ordinaires d’une bonne moitié de la population, au moins jusqu’aux générations troisième âge d’aujourd’hui. Pour
Des luttes invisibles, ses œuvres filent des représentations absentes : les résistances, les récits de migrations, les violences et les forces, en contexte méditerranéen. Allez, on devine maintenant bien de qui : des femmes. Mêlant l’abstraction à la figuration, ses compositions se révèlent calmes, minutieuses, ses lignes sont développées, ses couleurs intenses mais sobres, loin du pop criard, loin du superficiel : après la contemplation, on est plus proche de l’appel à l’action que de la complaisance avec l’objet fini d’une « contre-géographie » absolue, et d’un traitement du sujet suffisant. Pour Cathryn Boch, l’urgence est de suturer les amnésies sélectives, à coup de surfilages solides, croisés et ingénieux, pour préparer une suite plus concrète et reluisante.
MD
> Jusqu’au 2/09 au 3bisF (Aix-en-Provence)