19e édition du festival pluridisciplinaire proposé par les Bancs Publics autour des questions liées aux identités, aux migrations, aux rapports entre l'Occident et les Suds : arts visuels, danse, théâtre, performances, cinéma...
Le tremblement du monde, le titre du spectacle qui clôturera la dix-neuvième édition des Rencontres à l’échelle, est une conversation avec la pensée d’Édouard Glissant. Ce dernier écrivait : je change en échangeant, sans me renier, sans me diluer. Loin du fantasme de l’Un, le poète antillais nous donne à imaginer un monde mouvant, en perpétuel tremblement.
Faire confiance à la diversité des héritages et des patrimoines culturels est la raison d’être du festival, largement dédié aux artistes des suds. En juin, iels viendront du Liban, d’Égypte, de Tunisie, d’Algérie, d’Haïti, du Mozambique, de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de Tanzanie, d’Inde, des Outre-mer, du Cameroun ou encore de Suisse, de France.
Au cours de ces longs mois où notre rapport au monde se heurte à la violence de la guerre, nous avons écouté des artistes dont les récits pensent à mettre en partage des histoires : les histoires officielles et dominantes et celles qui s’écrivent ou se réécrivent au présent.
Sensibles à une multiplicité de points de vue ainsi qu’au devenir en commun, les Rencontres à l’échelle se tiennent à l’écoute des narrations alternatives comme de l’irréductible singularité des corps d’artistes qui se (re)présentent et déplient gestes et regards à partir de leurs mondes d’hier et d’aujourd’hui. Elles sont tout autant traversées par la question de la reconstruction de soi et de la mise à jour d’identités subversives, que par celle des inventions collectives et du faire société.
Violet, rouge, jaune, le dégradé de l’image du festival porte les couleurs d’un été flamboyant. Un dégradé comme une mesure du temps qui passe, les couleurs d’un rendez-vous quotidien avec le coucher du soleil, image éternelle et fugace qui se révèle depuis un point fixe et se perd avec le regard qui divague vers l’ailleurs des horizons. Un rendez-vous pour aller vers l’été et regarder le spectacle du monde.
— Julie Kretzschmar