Variétés Crues
Musiques qu’on crée
Faire de la musique, ce n’est pas du tout cuit. En ces temps où le processus de création musicale peut paraître systématique, parfois schématique, du moins souvent automatique, voici un événement original qui nous propose un retour aux sources de l’expression artistique. Variétés Crues, c’est une semaine de réflexions, d’expérimentations, de dépassement des institutions. Une invitation à l’expérimental, par des experts du mental : l’Art de Vivre, le Dernier Cri, Data et l’Embobineuse nous proposent de sortir des schémas classiques à travers des expériences de création musicales et plastiques atypiques.
Tout d’abord, la pratique ! Du 7 au 11, au Comptoir de la Victorine, Pascal Gobin, de la compagnie Art De Vivre, musicien, compositeur, professeur au CNR de Marseille, proposera des ateliers de création musicale et de bricolage acousmatiques avec le Grand Orchestre de Variétés Expérimentales ainsi que des adolescents de l’Institut médico-éducatif de Mont Riant. L’acousmatique, c’est ce qu’on entend. Pythagore employait ce terme pour décrire les cours qu’il donnait à ses élèves, alors caché derrière un rideau. L’acousmatique, c’est ainsi la concentration sur le son, et non sur le geste. Un son dont on ne connaîtrait la source. C’est le propre de ce que l’on appelle la musique concrète, genre musical permis par les techniques électroacoustiques. On vous conseille vivement d’aller découvrir ces travaux lors de la série d’extraits proposée au public le 11 à 18h30 à la suite de la semaine d’atelier (sur réservation). Au Dernier Cri, c’est avec Andy Bolus, artiste protéiforme, musicien et auteur de sérigraphies que vous seront proposés ateliers et réflexions, l’occasion également d’y découvrir l’exposition
Les Tarots de Marseille d’Irène Gérard.
Ensuite, l’acoustique. Deux soirées de concerts seront organisées dans le cadre de Variétés Crues : d’abord le 10 à Data, avec le son brut des sept musiciens de Le Douille et la « hair guitare » du one man band I Am Your Ghost. Enfin, point d’orgue et final à ces découvertes expérimentales, l’Embobineuse ouvrira ses portes le 12 pour une soirée de performances musico-plastiques. Vous pourrez y découvrir la musi-mécanique d’Andy Bolus, la noïse d’Erik Minkkinen, guitariste chanteur du groupe Sister Iodine, la guitare électrique habitée de Patrick Lombe et les expériences sonores et performatives de Zone Négative, où les corps du duo Tina Hype et Nora Neko s’entremêlent et s’influencent de manière improvisée.
Une semaine pour ouvrir nos frontières internes, et rendre à nos sens leur potentiel instinctif.
Lucie Ponthieux Bertram
Variétés Crues du 7 au 12 à Marseille