Le Caire, fin 2013. À deux pas de la place Tahrir, Abdullah Miniawy, un jeune chanteur soufi, écrivain, poète, slameur, porte en lui les aspirations libertaires du peuple égyptien avide de justice : sa voix hypnotique s’élève dans une sorte de plainte tripale et lancinante, et soulève le cœur des foules. Comme il soulève aujourd’hui celui des spectateurs emportés par l’immense vague de rock et de jazz de ses compositions séculaires et avant-gardistes. Oscillant entre spoken word et chant soufi virtuose, sa voix ondulante murmure, clame, s’enveloppe de nappes atmosphériques planantes portées par le souffle continu du saxophone de Peter Corser, les cordes « barocks » du violoncelle de Karsten Hochapfel et les volutes bleu-nuit de la trompette de Médéric Collignon, invité exceptionnel de cette soirée. Dépouillée de tout artifice, sa musique s’offre des embardées majestueuses et métaphoriques qui transcendent les identités et les frontières.
Chant et textes : Abdullah Miniawy Saxophone : Peter Corser Violoncelle : Karsten Hochapfel Trompette : Médéric Collignon Composition : Abdullah Miniawy et Peter Corser Son : Anne Laurin Lecture : Corentin Gallet
Châteauvallon, Scène Nationale Le vendredi 6 novembre 2020 à 18h30 + soirs de spectacles 5/29 € https://www.chateauvallon-liberte.fr
795 chemin de Châteauvallon 83190 Ollioules 04 94 22 02 02
Article paru le mercredi 28 octobre 2020 dans Ventilo n° 447
*ANNULÉ* Le Cri du Caire & Médéric Collignon
Éclairer les cœurs calfeutrés, casser les courbes de la morosité, caresser l’espoir caché de voir exploser les carcans. À tout bout de chant. Une oasis, un souffle libertaire, c’est bien cela que propose Le Cri du Caire. Bien avant nos inquiétudes sanitaires, le chanteur Abdullah Miniawy portait déjà en lui l’espoir de la jeunesse de tout un pays. L’Égypte. Poète et compositeur, l’artiste se produit en marge des mouvements révolutionnaires de 2011, et transporte avec lui ce cri soufi, soufflant au vent l’appel vibrant d’un monde plus juste, plus libre. Meilleur. Le cœur criant, scandant, hypnotisant qui l’entendrait, il est rapidement promu au rang d’icône, et se produit hors de sa zone. Séduisant les volutes musicales d’Erik Truffaz, de Marc Nammour, de Yom ou de Sighfire, les projets artistiques se diversifient et filent droit vers les firmaments de la popularité. La résonnance de ses murmures comme de ses clameurs s’accompagne bien vite des boucles envoûtantes du violoncelle de Karsten Hochapfel. Sur les rythmiques presque mystiques s’apposent les mouvements sonores transcendantaux du saxophone de Peter Corser, élevant l’ensemble au niveau stellaire. Pour cette soirée extraordinaire, la scène nationale varoise accueillera la trompette de Médéric Collignon, qui de sa coulisse prolongera l’abysse de ce voyage astral. Ce projet singulier nous touche en plein Caire.