Vidéos, sculptures, dessins, installations contemporaines et herbiers anciens : œuvres de Donatien Aubert, Karl Blossfeldt, Betty Bui, Miguel Chevalier, Thierre Cohen, Jean Comandon, Valère Costes, Jean-Henri Fabre, Jérémy Griffaud, Fabrice Hyber, Benjamin Just, Laurent Pernot, Sabrina Ratté, Max Reichmann et Aurèce Vettier.
Célébrer, conserver, recréer
Que nous disent les plantes, qu’inspirent-elles aux artistes, à l’heure des bouleversements climatiques, des grands défis de l’agriculture et d’une nature de plus en virtuelle ou artificielle qui nous enjoint de repenser notre relation fondamentale avec elle ? Le Grenier à sel propose ici le premier volet de son cycle d’expositions intitulé « Symptômes du vivant » (2023-2025).
13 artistes sont ainsi conviés à livrer leur regard sur le végétal. Entre éloge de la beauté, célébration de la vie, ou volonté de préserver la biodiversité face à l’altération des écosystèmes, « Ce que disent les plantes » propose de s’immiscer au cœur d’une société non-humaine et de s’ouvrir à la diversité des approches artistiques. Portant un éclairage sensible sur les préoccupations actuelles, elles invitent toutes à se délester d’une vision anthropocentrique séculaire et à se reconnecter avec la nature.
Au total, près d’une vingtaine d’œuvres dessinent un parcours autour de trois thèmes entremêlés – célébrer, conserver, recréer – et au travers de supports variés où l’intelligence artificielle fait une entrée remarquée : dessins, projections vidéo, films, sculptures, peintures algorythmiques, installations génératives et interactives, animation en réalité virtuelle… Opérant un saut dans le temps, depuis les herbiers scientifiques du XIXème siècle aux collectes numériques des artistes d’aujourd’hui, ces créations rendent au vivant et au végétal sa part de trouble et d’essentiel.
Article paru le mercredi 11 octobre 2023 dans Ventilo n° 488
Ce que disent les plantes
Pourquoi on y va ? Parce que l’exposition de saison de ce haut lieu d’arts qui mêle astucieusement sciences et technologies apporte son grain au tourment bien prégnant : le vivant qui peuple notre environnement. Qu’on les considère encore comme décor usuel ou de compagnie pour nos appartements, motifs de luttes ou de mépris ; là, la flore est recentrée pour mieux pouvoir l’écouter. Au sens propre et figuré, car les supports des treize artistes vont des herbiers des siècles derniers aux peintures algorithmiques et installations « génératives et interactives », en passant par l’animation, la sculpture, le dessin ou la projection. Ce terreau s’annonce riche à la réflexion, et à la contemplation.
MD
Où et quand ? Jusqu’au 22/12 au Grenier à Sel (Avignon)