Je lutte donc je suis

L’association Plus belles les luttes propose à Martigues la deuxième édition de son festival des films militants, J’ai une gueule d’industrie… et alors ?. L’occasion de revenir sur l’histoire des combats ouvriers, à commencer par ceux des mineurs français et anglo-saxons.

A une époque où l’évolution d’une société ultra-capitaliste et mondialisée a radicalement transformé le visage de la classe ouvrière, visant à la faire disparaître pour en annihiler les luttes, les piqures de rappels historiques, politiques et sociologiques sur la marche des combats qui ont secoué nos sociétés depuis la révolution industrielle sont devenues plus que nécessaires au sein d’un collectif où l’image tend à fabriquer de l’oubli. C’est au cœur d’un territoire historiquement construit sur ces luttes — le pays de Martigues — que cet écho résonne aujourd’hui, lors d’un événement organisé par l’association Plus belles les luttes. Le Cinéma Jean Renoir propose ainsi une série de projections qui reviennent sur quelques pans de la lutte ouvrière, à commencer par la grande grève des mineurs français de 1963. Deux très beaux films ouvrent le bal, La Grande Grève des mineurs de Louis Daquin et Ma Jeannette et mes copains de Robert Menegoz, témoignages bouleversants des mouvements de solidarité en faveur d’une lutte ouvrière qui a marqué l’histoire industrielle de l’hexagone. En seconde partie de soirée, l’excellent opus de Matthew Warchus, Pride, permettra d’offrir un écho venu d’outre-Manche, dans une société anglaise démolie par des années de thatchérisme.

Emmanuel Vigne

J’ai une gueule d’industrie… et alors ?, festival du film documentaire des luttes sociales et de la mémoire ouvrière : le 25/11 au Cinéma Jean Renoir (Martigues).
Rens. : 04 42 44 32 21 / cinemajeanrenoir.blogspot.com