Roy Ayers > le 22 à l’Espace Julien
Plunky & Oneness of Juju > le 24 au Cabaret Aléatoire
Breakestra > le 25 au Cabaret Aléatoire
Yann Tiersen > le 25 au Moulin
113 > le 26 à l’Espace Julien
Roy Ayers > le 22 à l’Espace Julien
Nous y sommes : c’est le printemps, les beaux jours arrivent, l’actu bat son plein. Quelques difficultés à faire ses choix ? Suivez donc le guide de cette semaine très « funky », dont le coup d’envoi est donné mercredi par la jeune asso Zanzib’Art. Celle-ci invite une légende, Roy Ayers, vibraphoniste émérite, pilier du jazz-funk et musicien américain parmi les plus samplés de l’histoire — c’est simple : de la vague acid-jazz au courant nu-soul, en passant par les soirées garage new-yorkaises, toute une génération nourrie aux musiques noires se réclame de son héritage. Une double compilation pléthorique en témoigne d’ailleurs ces jours-ci (avec de splendides relectures signées Herbert, Osunlade, Pépé Bradock, Dj Marky, Âme…), mais le mieux reste encore d’aller juger sur pièces des « restes » de l’influent musicien.
Virgin Ubiquity remixed (BBE/Pias) www.royayers.com
Plunky & Oneness of Juju > le 24 au Cabaret Aléatoire
Au lendemain du concert de Roy Ayers, on entre dans le vif du sujet avec la quatrième édition du festival Bol de Funk, initiative 100 % marseillaise menée par l’un des spécialistes « black music » de la Grenouille : Dj C. Jeudi soir, au cinéma Les Variétés, celui-ci monte un plateau radio avec divers intervenants triés sur le volet, des dj’s, des expos et la projection d’un film (voir agenda). C’est gratuit sur invitation : courez-y, et profitez-en pour réserver un pass pour le week-end, le programme est fantastique. Vendredi soir, la première des deux soirées-phare tape dans l’afro-funk moite et engagé des 70’s, avec la fameuse formation du saxophoniste James « Plunky » Branch : Oneness of Juju. Des gens qui ont débuté avec Pharoah Sanders et Sun Ra pour évoluer ensuite aux côtés de Mandrill ou Funkadelic : voilà pour situer…
Live in France 2006 (Corner Shop/Nocturne) www.plunkyone.com
Breakestra > le 25 au Cabaret Aléatoire
Samedi soir, Bol de Funk se poursuit dans une tonalité nettement plus groovy, les dj’s invités s’alignant chaque fois sur la tête d’affiche du jour. Et là, il s’agit d’un groupe californien à la rythmique dantesque : Breakestra. Bien plus jeune que Oneness of Juju (elle s’est formé à la fin des années 90) mais tout aussi redoutable, cette authentique machine à danser procède d’un principe assez simple : jouer « live » les grands classiques du funk samplés par la jeune garde hip-hop — enchaînés comme il se doit — et rendre par là même à César ce qui appartient à James Brown. Le break de Funky drummer, vous voyez ? Mettez-le en boucle, ajoutez-y des cuivres, quelques instruments et vocaux bien vintage, vous obtenez Breakestra. Bref, si vous avez aimé Sharon Jones en ce même Cabaret, ceci est encore un cran au-dessus…
Hit the floor (Ubiquity/La Baleine) www.breakestra.com
Yann Tiersen > le 25 au Moulin
On n’entendait plus beaucoup parler de lui, et c’était pas plus mal. Après le succès retentissant du Fabuleux destin d’Amélie Poulain et de Goodbye Lenin (sans même parler de La vie rêvée des anges et de quelques autres), il y avait eu comme une overdose de Tiersen, de sa formule géniale mais un peu répétée à l’envi, sur autant d’albums studio (on en est à six), de disques de collaborations (incalculables : Dominique A, Têtes Raides, Miossec, The Married Monk, Neil Hannon, Lisa Germano…) et d’enregistrements « live » (avec Lenoir aux Trans’ comme avec l’ensemble orchestral Synaxis à la Cité de la Musique). Trop de sègue ? Une respiration. Tiersen a pris le temps d’enregistrer son nouvel album, en Bretagne, là où il avait accouché du Phare, et promet d’expérimenter une nouvelle formule scénique. Toujours délectable.
Les retrouvailles (Labels) www.yanntiersen.com
113 > le 26 à l’Espace Julien
Dans sa grande majorité, le « hip-hop » marseillais nous casse les couilles, vous devez sans doute commencer à le savoir. Sans même rêver d’un TTC couleur locale, ce qui serait de toute façon une hérésie pour nombre d’intégristes, puisque cette culture est avant tout l’expression d’une communauté sujette à l’exclusion, on aimerait quand même tomber un jour ici sur les nouveaux 113 : des jeunes qui par leurs discours, leurs valeurs et leurs racines, représentent dignement la richesse culturelle des communautés dont ils sont issus, qui n’hésitent plus à collaborer avec ceux dont ils se croient si loin, des jeunes qui fassent le lien, du centre-ville à la périphérie, des jeunes que l’on écoute, à nouveau et pour de bon. Mais sans doute n’a-t-on pas besoin de cela ici, où l’on se persuade que le pire est impensable ?
113 degrés (Sony/BMG) www.113online.com