The Rakes le 5 au Moulin
Guylaine Renaud le 6 au Dock’s Café
Raekwon le 6 au Trolleybus
Diva le 6 au Planète
Têtes Raides le 8 au Moulin
The Rakes le 5 au Moulin
Il y a pas loin d’un an, au même endroit, ces jeunes gens avaient quasiment volé la vedette à Bloc Party : en petite forme ou, tout aussi plausible, un peu surestimé au vu d’un remarquable premier album, le groupe de Kele Okereke manquait de cette urgence, de cette désinvolture qui allait faire de ses dauphins (mêmes influences post-punk, même maison de disques, même producteur en la personne de Paul Epworth) l’autre révélation rock de 2005. Que cela soit bien clair : les Rakes, comme 90% de la scène à laquelle ils sont affiliés, ne font pas bouger la cause rock d’un millimètre. Mais ont le don de composer de parfaits petits hymnes, secs et nerveux, prétextes à autant de po-gos que de clins d’œil en direction des filles. Bref, s’ils n’ont pas inventé la poudre, ils savent la faire parler, et c’est bien tout ce qu’on leur demande.
Capture/release (V2) www.therakes.co.uk
Guylaine Renaud le 6 au Dock’s Café
Troubadour (n.m., anc. provenç. Trobador) : « poète lyrique des XIIe et XIIIe, qui composait ses œuvres dans une des langues d’Oc ». On saisit mieux ce qui pousse la scène « occitane » à revendiquer cette filiation, cet héritage fait de nomadisme et de traditions orales. Tout comme Manu Théron, Guylaine Renaud chante sa ville en patois (Jan lo pipi), et tout comme Moussu T, elle adapte Claude Mc Kay (Le café sénégalais). Mais la « femme-troubadour » va encore plus loin dans cette acceptation du terme : à l’écoute de « l’autre », de ce poumon qui régit la Cité, elle est mandatée par le Centre Social Belsunce pour recueillir des paroles (un festival à venir en juin) ou enregistre son nouveau CD, 100 domiciles fixes, dans la rue même avec un studio mobile. Démarche de longue date, à la fois humble et passionnée, qui force le respect.
100 domiciles fixes (Association d’idées/OK Boss-Paris) http://guylaine.renaud.free.fr
Raekwon le 6 au Trolleybus
Un mec du Wu-Tang à Marseille, ce n’est pas commun. Encore moins lorsqu’il déboule dans une salle comme le Trolley. Pardon ? L’équipe de Non é Possibilé, plutôt calibrée club, nous avait habitués à du bon dans ce registre (Dj Food, Dee Nasty, Scratch…), moins à du lourd. Raekwon est l’un des piliers de la mythique fratrie new-yorkaise, dont il assure la caution gangsta depuis ses glorieux débuts (Enter the Wu-Tang : 36 chambers ou son premier solo, Only built 4 cuban linx). Par un de ces subterfuges qui font tout le sel de sa programmation versatile, l’équipe de Non é Possibilé a donc mis la main sur le précieux b-boy, de passage avec son dj – Daryl Johnson – à l’occasion d’une tournée. Des questions restent en suspens : combien de temps va durer le set ? Sera-t-il à la hauteur du mythe ? Qui y sera saura.
The Lex Diamond Story (Barclay) www.raekwonthechef.com
Diva le 6 au Planète
Séquence copinage : notre collaborateur et ami nas/im organise régulièrement des soirées au Planète, un restaurant du cours Julien. Si nous avions l’habitude de confondre communication et journalisme, comme c’est trop souvent le cas chez nos amis de César et Marseille L’Hebdo, nous aurions quand même la décence de la jouer profil bas. Que nenni, chers amis : notre hôte a du goût, et sa dernière découverte – une vraie, pour le coup – nous incite à en faire trois fois plus, la plume bien dressée vers le ciel, avec panache. Diva est un trio varois monté par Bill, ingé-son de Maniac’x et responsable du studio Cox In Hell, qui mêle avec une belle dextérité mélodies pop, énergie rock et boucles électro. C’est bien produit, taillé pour la scène et promu par dtb2, structure à suivre – on y retrouve notamment un certain nas/im. Etonnant, non ?
www.dtb2.com
Têtes Raides le 8 au Moulin
Ils étaient les premiers, et seront sans doute les derniers. Chefs de file du courant néo-réaliste, qui a engendré une pelletée de groupes plus (La Tordue, Les Ogres de Barback, Hurleurs…) ou moins pertinents (il y en a aujourd’hui tellement qu’ils nous sortent par les trous de nez), les Têtes Raides se baladent depuis toujours entre « grande » chanson française (Brel pour la puissance lyrique, Ferré pour le militantisme) et accents populaires hérités de la vague alterno (Négresses Vertes, Garçons Bouchers), arts de rue et arts graphiques (l’imagerie développée par Les Chats Pelés), engagement et poésie. Plus récemment, on leur doit « l’avis de KO social », qui a drainé dans son sillage tous les laissés pour compte (immigrés, sans-papiers, chômeurs, intermittents…). Et rien que pour ça, ils se devaient de clôturer ici la semaine.
Fragile (Mon Slip/Warner) www.tetes-raides.tm.fr
PLX