Soixante Etages > le 31 à Montévidéo
Thomas Dutronc Quintet > le 1er au CMA La Barasse
Laurent Garnier & SaElle > le 1er à l’Alkazar
Sweet Apple Pie > les 1er et 2 à l’Intermédiaire
No-Neck Blues Band > le 2 à Montévidéo
Soixante Etages > le 31 à Montévidéo
Pour tous les amateurs de musique(s) au sens large, la semaine s’annonce faste à Montévidéo. Entamée mardi soir, la première édition du festival Micro Action, pendant phocéen du festival nancéen Musique Action, se poursuit (et s’achève) ce soir même avec deux concerts de choix, au premier rang desquels on s’étendra un peu sur celui, plutôt rare, de Soixante Etages. Cette formation à géométrie variable, menée par le guitariste Dominique Répécaud (qui n’est autre que le directeur artistique du festival susmentionné – grand raout des musiques nouvelles en Europe), est considérée par certains comme une pierre fondatrice du « post-rock » en France : dix ans avant que le terme n’apparaisse, elle plaçait déjà l’improvisation et le jeu collectif au centre des débats, n’émergeant que rarement pour enregistrer (c’est ici le cas). En ouverture, le trio mené par Eugene Chadbourne, véritable pyromane du banjo, devrait aussi tout déchirer.
6 (33revpermi/Pink/Métamkine) www.musiqueaction.com
Thomas Dutronc Quintet > le 1er au CMA La Barasse
Il y a quelques mois, l’Espace Julien accueillait un certain Kyle Eastwood, fils de qui vous savez, mais surtout vrai musicien bien décidé à en découdre avec son nom. Constat : si les « fils et filles de » envahissaient alors (et toujours) la sphère médiatique à tort et à travers, certain(e)s préféraient se lancer dans une voie tout autre que celle purement congénitale, par passion plutôt que facilité. C’est encore le cas ici avec Thomas Dutronc, fils de Françoise et Jacques, beau gosse discret, humble et doté d’une réelle sensibilité (le propre des artistes…), initié au jazz manouche par Ninine Garcia (fervent disciple du maître Django Reinhardt) puis Biréli Lagrène en personne, avec qui il tourna et enregistra un disque. Plus près de toi ô grand public, la guitare du thème des Triplettes de Belleville, c’est lui, tout comme le Mademoiselle de Henri Salvador (c’est qu’il compose, aussi). Après ça, qu’il profite un peu de son nom…
www.marseilledadi.com
Laurent Garnier & SaElle > le 1er à l’Alkazar
Le « Festival de l’Estaque et du bassin de Séon », quelqu’un ? Peut-être êtes-vous tombé sur l’une des affiches, très couleur locale, de cette manifestation qui fête sa seconde édition, entre concerts pointus et aspirations grand public (animations et activités sportives sont au menu du week-end). Le clou de l’événement ? L’ouverture dans un spot de… la Pointe Rouge, avec un face-à-face inédit entre SaElle, outsider du jazz vocal à Marseille, et Laurent Garnier, grand manitou de la techno tricolore fraîchement débarqué dans le coin. La connexion s’est faite via le « claviers » de Garnier, dont on connaît le goût du jazz et des musiques noires en général, un Garnier désormais soucieux – surtout depuis son dernier disque – de faire de la musique plutôt que d’en jouer. Il devrait largement improviser à partir du répertoire de SaElle et des siens (Mc Tablloyd, Uli Wolters…), bonne mise en jambes avant sa double date au Cargo…
http://festivaldelestaque.free.fr
Sweet Apple Pie > les 1er et 2 à l’Intermédiaire
Tiens, de la pop à l’Inter’. C’est pas tous les jours. D’autant plus que ces Toulousains (tout s’explique), aperçus l’an dernier lors d’une Multiprise au Cabaret Aléatoire, maîtrisent plutôt bien les codes de la chose. C’est qu’avec un tel blaze, premier témoin de leur union avec la langue et la culture anglaise, le contraire eut été étonnant : on les imagine sans peine en train de potasser leurs classiques, Beatles, Kinks ou Animals, en élèves appliqués d’un « Swinging London » qu’ils se plaisent à faire revivre quelques quarante ans plus tard. Au Japon comme en Espagne, où l’on est très friand de cette culture (les bases de la musique « pop »), la sauce a pris : tant mieux, ça fera toujours un groupe de moins à chanter en français. Reste qu’en ce qui nous concerne, c’est quand même loin de Tahiti 80. Mais c’est pour pinailler, parce que nous sommes des pinailleurs, ces gens que l’on ne saurait prendre pour des pommes.
Between the lines (Polaris/Sony) www.sweetapplepie.com
No-Neck Blues Band > le 2 à Montévidéo
On termine la semaine avec ceux par qui elle a (si bien) commencé : le GRIM, qui invite les New-Yorkais de No-Neck Blues Band à venir compléter le palmarès de leur série One-Shot. Comme pour Soixante Etages, la proposition qui vous est ici faite relève d’une démarche expérimentale mais accessible, et devrait combler bien des amateurs de musique hors-norme : les gens de Sonic Youth considèrent eux-mêmes NNCK (en abrégé pour les intimes) comme le « meilleur groupe de l’histoire de l’univers » (sic)… Afin d’étayer un peu cette splendide analyse, disons qu’il s’agit là d’un collectif de musiciens planqués derrière un bel anonymat (c’est chose courante dans ce registre) et donc totalement dévoués à leur art : un amalgame d’anti-folk, de free-jazz et d’effluves psyché, totalement baba dans l’âme (leur dernier disque a été enregistré avec Embryo, vieille formation krautrock munichoise). Incontournable.
Embryonnck (Staubgold) www.theserth.com
PLX