Jean-Louis Murat > le 8 à l’Espace Julien
Otto Von Schirach le > 9 à l’Embobineuse
Me’Shell Ndegeocello > le 9 au Cargo de Nuit (Arles)
Think Twice > le 10 au Poste à Galène
Jamie Cullum > le 13 au Dôme
Jean-Louis Murat > le 8 à l’Espace Julien
Encore une fois, c’est raté. Quand il est en tournée, Jean-Louis envoie chier la presse : tant pis pour sa maison de disques – ou tant mieux, ça lui fait des vacances. En interview, l’Auvergnat est en effet un bon client : il tire sur tout ce qui bouge, médias, politiques, people, et jusqu’à l’industrie qui défraie son œuvre (chez ses précédents tauliers, Labels, on en tremble encore). Comment donc pourrait-on lui en vouloir ? Ni langue de bois, ni langue de pute, Murat est l’un des derniers penseurs libres à persister dans la chanson, et a suffisamment de classe pour que la sienne ne verse dans le cliché contestataire. Au contraire, sa poésie très personnelle, de plus en plus nourrie par un environnement synchrone avec sa soif de grands espaces, n’est là que pour servir un réel amour de la musique et de la scène. C’est bien tout ce qui compte.
Taormina (V2) www.jlmurat.com
Otto Von Schirach le > 9 à l’Embobineuse
Ceci n’est pas un concert. Mais une performance. Musicale ? Voilà qui rime avec fécal. De l’Embobineuse, qui connaît bien le sujet, on nous souffle : « Pour Otto Von Schirach, les limites musicales ne sont pas plus compliquées à franchir que la porte d’entrée des toilettes. C’est ainsi qu’il nous livra, il y a quelques semaines, le fumant Pukology aux rythmiques et nappes fabriquées à base de samples de vomissement, qui lui furent envoyés par des fans issus des quatre coins du globe »… Sachez donc que le trublion du grindcore ne fait pas les choses à moitié : ceux qui l’ont aperçu l’an passé au Cabaret Aléatoire, en clôture du festival RIAM, s’en souviennent encore. Une performance interactive où se télescopent breakbeat et metal, comme la rencontre d’Aphex Twin et Fear Factory dans une cage à lapins. Prévenus ?
Maxipad Detention (Ipecac) www.ottovonschirach.com
Me’Shell Ndegeocello > le 9 au Cargo de Nuit (Arles)
On vous l’avait dit récemment, et pour un concert qui était d’ailleurs déjà l’œuvre du Cargo (Peter Von Poehl) : si l’envie nous en prend, nous vous enverrons un peu balader en région (au propre comme au figuré – places à gagner en p.15). Car l’événement est d’importance : Me’Shell Ndegeocello est de retour. Et dans une salle à taille humaine – le rêve – où elle avait décommandé l’an passé à la même époque. La perle noire du funk (mais faut-il s’arrêter là ?), bassiste émérite, vocaliste hors-pair et compositrice aux idées larges, viendra présenter un septième album dont les premiers extraits (maxi à sortir ces jours-ci) nous emmènent une fois encore vers des contrées insoupçonnées (une appropriation fulgurante des vocabulaires punk, soul ou electro). Les concerts de cet acabit sont des moments rares, ne passez pas à côté…
The Article 3 Ep (Universal Jazz) www.meshell.com
Think Twice > le 10 au Poste à Galène
Après avoir reçu 32748 mails d’annonce, on en est désormais certains : Think Twice passe à Marseille. Qui ça ? Voyez l’intérêt d’une bonne communication. Révélé il y a deux ans par le biais d’un maxi (Under the bombs) puis d’un mini-album (Unemployed) tous deux promus par le prestigieux label F-Com, ce trio franco-irlandais avait, à l’époque, divisé la rédaction : d’un côté, ceux qui percevaient là, s’il était encore besoin, la formidable capacité de F-Com à se renouveler, le trio en question talonnant un Avril reconnu pour ses vertus scéniques très « rock ». De l’autre, ceux qui n’y voyaient qu’un projet trop lo-fi (machines et basse) pour faire la différence, une sorte de sous-DFA qui ne tenait déjà pas la distance avec The Film. En même temps, tel débat est caduque : pour cinq euros, nul besoin d’y réfléchir à deux fois.
Sous substances Ep (F-Com/Pias) www.fcom.fr
Jamie Cullum > le 13 au Dôme
Il est jeune, beau, riche, célèbre, cool et cultivé. Bref : une vraie tête à claques. Et pourtant. Si l’on arrête de focaliser sur l’enrobage, première des vertus pour les jeunes filles qui occupent abondamment les premiers rangs de ses concerts, une évidence s’impose : Jamie Cullum est monstrueusement doué. Qui plus est dans un registre, le jazz, où il est devenu très rare – au risque de faire rugir les intégristes – de croiser des personnalités fortes, celles capables de bousculer les conventions tout en s’attirant, par leur charisme, un large auditoire. Ce garçon fait ainsi le lien entre Brad Mehldau (qu’il admire), Nat King Cole (qu’il reprend) et Beck (qu’il évoque à merveille quand il lui prend l’idée de faire le show). Soit une certaine idée du talent à l’état pur, un pianiste-crooner-entertainer en perpétuelle montée d’hormones. Trouant.
Catching tales (Universal) www.jamiecullum.com