Ensemble Symblêma Percussions > le 12 au Théâtre Gyptis
Sashird Lao > le 12 au Cri du Port
Boya > le 13 à la Cité de la Musique
Shaolin Temple Defenders feat. Martha High > le 13 à l’Espace Julien
Kourgane + Tapetto Traci > le 14 à l’Embobineuse
Ensemble Symblêma Percussions > le 12 au Théâtre Gyptis
Cette semaine, sortons un peu des sentiers battus, pour voir. Et commençons par nous pencher sur l’ensemble Symblêma Percussions, qui s’attache depuis 2001 à proposer, sous la direction de Frédéric Daumas, des pièces en création, au répertoire et en transcription. S’il n’hésite pas à puiser dans le classique et le traditionnel, celui-ci reste avant tout « contemporain », ainsi qu’en témoigne ce concert (le second d’un triptyque entamé l’an passé) axé autour du célèbre compositeur grec Iannis Xenakis. Réfugié politique en France, après avoir été résistant durant la seconde guerre mondiale, Xenakis s’est toujours démarqué de ses contemporains, en reliant notamment les concepts mathématiques (il fut architecte et ingénieur) à l’élaboration de son œuvre. Radical dans son approche, il a souvent poussé les musiciens dans leurs ultimes retranchements – et notamment concernant la percussion. Un éternel défi pour ses disciples.
www.symblema.com
Sashird Lao > le 12 au Cri du Port
Ne cherchez pas, ça ne veut rien dire. « Sashird Lao », ça sonne bien, voila, point à la ligne. Après tout, il en est de même pour cette musique : ce n’est pas vraiment du jazz (mais c’est totalement dans l’esprit) ni vraiment de la « world » (on serait bien en peine d’en situer les origines), mais ça sonne bien. Bref : le trio dont il est ici question propose un univers à nul autre pareil. Né de la rencontre, à Nice, d’une chanteuse d’origine égyptienne et de deux musiciens affiliés au CNR, Sashird Lao tire sa force de la complémentarité entre ses membres : tous trois chanteurs et instrumentistes (deux saxophones, une flûte et pas mal de percus), ils changent de « rôle » au gré des morceaux, quand ce n’est pas au sein du même, et dessinent des paysages minimalistes qui ne manquent pas de swing (il faut entendre David Amar jouer de la contrebasse avec… sa bouche). Une vraie curiosité.
Watsdis (E-motive/Nocturne) www.sashirdlao.com
Boya > le 13 à la Cité de la Musique
Tiens donc : encore un trio qui a le sens du voyage. Mais l’analogie avec Sashird Lao s’arrête là : celui-ci est purement instrumental, s’est formé du côté de Strasbourg et, enfin, s’intéresse plus particulièrement au répertoire populaire bulgare et balkanique. Avec un dénommé Dimitar Gougov au cœur du projet, c’est un peu normal, nous direz-vous. Ce spécialiste de la gadulka, sorte de vielle bulgare aux racines médiévales, a donc quitté son pays pour la faire respirer un peu, s’entourant d’une pianiste de formation classique et d’un féru de percussions orientales (derbouka, zarb…). Le résultat, plutôt intimiste et guilleret, témoigne évidemment du fait que les idiomes en présence ont beaucoup à s’apporter, pour peu que chacun daigne participer de l’élaboration d’un langage commun. En clair, ça veut dire que vous auriez tout autant pu découvrir Boya à Babel Med, ce qui n’est pas un mince compliment.
Dévoïko (L’Autre Distribution) www.boya.be
Shaolin Temple Defenders feat. Martha High > le 13 à l’Espace Julien
Pourquoi les soirées funk font-elles généralement un carton ? Réponse : parce qu’en plus de fédérer un public mixte et cosmopolite, elles se situent à l’exacte intersection du concert et du clubbing. On y va pour voir quelque chose, mais aussi pour le vivre. Après le succès récent du festival Bol de Funk, organisé sous l’égide de Dj C, Selecter The Punisher apporte lui aussi sa pierre à l’édifice en accueillant, roulements de tambour, Martha High, légendaire choriste de James Brown. Cette blonde platine à la peau noire (original) a accompagné le « Godfather of Soul » durant vingt-cinq ans, travaillé avec les plus grands (la liste est impressionnante) et tourne aujourd’hui avec l’orchestre de Maceo Parker. Sur cette tournée française, elle est exceptionnellement portée par les musiciens de Shaolin Temple Defenders, des Bordelais dont on vous disait récemment le plus grand bien (voir Ventilo #183). Date de la semaine.
www.musicaction.fr
Kourgane + Tapetto Traci > le 14 à l’Embobineuse
On termine avec une belle initiative : de Nice à Pau en passant par Marseille, plusieurs associations se sont impliquées dans une dynamique originale, permettant à divers groupes « hors-format » – différents dans leurs esthétiques mais unis par un même désir d’inventer de nouvelles formes – de croiser le fer sur quelques dates. A Marseille, les musiciens de Rosa (association RLBQ) ont naturellement pris le relais de cette démarche en indiquant le chemin de l’Embobineuse à Kourgane et Tapetto Traci, deux groupes échappés du collectif et label ATRDR (A Tant Rêver Du Roi) de Pau. Car si ces deux-là tapent aussi dans un registre expérimental, ils gardent chacun leur identité propre, tendance post-hardcore pour les premiers (où une guitare baryton fait office de basse), free-jazz pour les seconds (le sax y est bien sûr pour beaucoup). NB : les trois groupes se retrouveront la veille au Volume (Nice).
www.atrdr.net
PLX