5 concerts à la Une 213
eRikm + Dj Sniff > le 6 à Montévidéo
Les moyens justifient la fin : ici réside, bien souvent, toute l’ambiguïté de la musique contemporaine, et si l’on ne connaissait pas la propension d’eRikm à pulvériser les barrières entre savant et populaire, on pourrait s’offusquer du libellé qui accompagne, sur le site de ces nouvelles Rencontres Internationales des Arts Multimédia, sa dernière création – Variations opportunistes. Vous voulez savoir de quoi il s’agit ? Allez voir eRikm, le reste est accessoire. « Je travaille à partir de fragments très courts de matière sonore, comme ces cinq secondes extraites d’une pièce de Rameau pour Corrélation I (…) Cette création s’inscrit entre le live et l’installation sonore et vidéo, et sera présentée pour la première fois. » Déjà plus clair : un travail très différent de celui qui l’a fait connaître aux platines – cet instrument à part entière dont use également Dj Sniff, jeune Japonais issu du hip-hop dont Eric se sent très proche.
www.riam.info
Syd Matters > le 8 au Poste à Galène et le 9 au Cargo de Nuit (Arles)
Révélé en 2002 par le premier concours CQFD des Inrocks, Syd Matters, le projet du songwriter Jonathan Morali, s’est depuis taillé une jolie place dans le landerneau indie français. La mélancolie qui émane de ce folk ouvragé à l’ancienne, en écho à certaines œuvres de Nick Drake ou Robert Wyatt, est le principal attrait de cette musique sépia qui a largement mérité de toucher un large public. Pourtant, et comme le faisait récemment remarquer un journaliste spécialisé, celle-ci est comparable à certains films d’auteur : beaux et chiants à la fois. Ghost days, dernier album vaporeux qui a été composé dans la piole de Morali, hors de toute temporalité, est encore un disque dont il faudra, faute de hits, extraire la substantifique moelle à force d’écoutes… En général, la scène révèle la dimension rock du groupe, qui use davantage de l’électricité. Une raison suffisante pour aller ré-évaluer ces chansons fantômes.
Ghost days (Because) www.sydmatters.com
Fink + Beat Assaillant + David Walters… > le 8 à l’Espace Julien
Seconde édition des Nuits zébrées à Marseille, ce rendez-vous monté par Radio Nova qui, depuis l’an dernier, bénéficie d’une fréquence ici. Le principe : faire découvrir la station parisienne avec une programmation qui lui ressemble, très axée sur la « sono mondiale » et les dernières tendances urbaines, avec des concerts et des dj’s choisis en fonction de leur potentiel scénique et radiophonique (la soirée est retransmise en direct), le tout sur invitations. Autant annoncer d’emblée la couleur : la dernière fois, c’était blindé. Pour circuler dans ce joyeux bordel, mieux vaut s’armer de patience, mais le jeu en vaut la chandelle : vous verrez vendredi un folkeux issu de l’écurie Ninja Tune (Fink), un live hip-hop façon big-band (Beat Assailant), une étoile caribéenne (David Walters) et d’autres encore qui justifient le travail entrepris il y a vingt-cinq ans par monsieur Bizot, grand amateur de peaux de zèbres.
www.lesnuitszebrees.com
Sélections Class’Eurock 2008 > à partir du 8 dans la région
L’équipe d’Aix’Qui rempile avec les sélections de son « tremplin musical des bahuts », qui s’attache à découvrir de nouveaux talents dans la région, et à les confronter (depuis 2007) à de jeunes musiciens européens par le biais de concerts et de master-classes. L’occasion, à l’heure où sort le DVD qui témoigne de l’édition 2007, de faire le point sur les tracas de l’équipée aixoise : alors que la tournée s’apprête à démarrer, ces Class’Eurock cherchent toujours un point d’accueil à Aix… Un problème qui ne date pas d’hier, mais qui semble atteindre ici son paroxysme puisque pour la première fois de son histoire, Aix’Qui ne sait ni quand, ni où, dans sa propre ville, elle va pouvoir organiser la rencontre entre les groupes du coin : le gymnase de l’Arc de Meyran ? L’Amphithéâtre de la Verrière ? La Ville a dit non. Par-delà une conception assez élitiste de la culture, celle-ci se décidera-t-elle un jour à tendre l’oreille ?
DVD Class’Eurock 2007 (Aix’Qui) www.classrock.com
Principles of Geometry + (T)ekël > le 9 au Cabaret Aléatoire
On termine avec le bon plan club de la semaine, une soirée Surtension qui aligne pas moins de trois têtes d’affiche – dont deux en « live » machines, ce qui expliquera leur présence ici. Depuis leur premier album, sous haute influence Boards Of Canada, les Lillois de Principles of Geometry ont nourri leur electronica de nappes à la John Carpenter, et de breaks futuristes qui les rapprochent de plus en plus de l’école IDM développée par le label Warp au début des 90’s : voilà qui augure d’un live pas si gentil que ça (c’est en tout cas les échos qui filtrent). Nettement plus orientés club, les Parisiens de (T)ekël avaient déjà eu les honneurs d’une soirée labellisée A 1’Unisson, au Café Julien, et leur live hédoniste jouit d’une excellente cote. La sortie récente d’une compilation rétrospective rappelle à quel point les deux hommes savent aligner les grenades, qu’un Alexkid pourrait dégoupiller en fin de soirée, pour le geste.
Lazare (Tigersushi) et Singles 2003-2007 (Initial Cuts) www.cabaret-aleatoire.com
PLX