5 concerts à la Une 215
Molecule > le 22 à l’Affranchi
L’Affranchi entame l’année sur les chapeaux de roue. Après avoir invité, samedi dernier, les Berlinois de Jahcoozi, la salle du 11e arrondissement programme vendredi Molecule, un autre projet (français cette fois-ci) qui commence à faire parler de lui. Aux commandes de ce cocktail hybride de dub et hip-hop « abstract » (deux albums respectivement consacrés à ces genres), un seul homme, qui bidouille chez lui de solides instrumentaux sur lesquels viennent se poser les voix de divers featurings (de Leeroy à Jamalski en passant par Charlélie Couture). Si elle ne date pas d’hier, la formule est pour le moins efficace : Télérama l’a booké dans le cadre de son festival (consacré au dub), et Molecule vient d’être sélectionné « Découverte » électro du Réseau Printemps de Bourges, sans doute à cause de sa réelle dimension « live » (avec batteur et Mc occupant bien le terrain). Un point de plus pour l’Affranchi.
Part of you et In dub V1.0 (Aktarus/Pias) www.molecule-music.com
Nuestra Cosa > le 22 au Paradox
A l’occasion de sa carte blanche à la Mesón, Stéphane Galland, le programmateur de Radio Grenouille, nous parlait récemment de cette « scène jazz hybride » en relation étroite avec la petite salle de la rue Consolat. De Cyril Benhamou à Nicolas Cante en passant bien sûr par Kabbalah, nombreux sont les jeunes musiciens à venir y emprunter des chemins de traverse, revivifiant par là même la notion de métissage – si galvaudée – chère à Marseille. Nuestra Cosa ne fait pas exception à la règle : monté au printemps 2006 à la Mesón, ce trio formé d’un guitariste au jeu subtil (Guillaume Cros), d’un flûtiste également en charge des claviers (Quentin Leroux) et d’un batteur pourvu d’un sens aigu de la syncope (Loïc Marmet) se dit influencé par les « univers oniriques du cinéma et du spectacle vivant. » On y ajoutera un goût certain pour le voyage, cette musique allant puiser sa sève de Lagos à Kingston.
www.myspace.com/nuestracosa
Hopper > les 22 et 23 à l’Intermédiaire
Joli doublé ce week-end à l’Inter’, avec un quatuor « indie » parisien qui n’a pas grand-chose à envier à ses idoles (en gros, toute la scène rock alternative US des 90’s). Hopper sait déjà tout faire : de la power-pop qui envoie, des ballades pour calmer le jeu, des morceaux plus hybrides où la tempête succède à l’accalmie, c’est cliché, oui, mais c’est fichtrement bien fait. La grande force de Hopper, ce sont ses chanteuses : oui, deux chanteuses, et guitaristes avec ça, ces mesdames laissant le soin aux garçons (rencontrés après avoir sacré leur union) le soin d’assurer la section rythmique. Depuis, tout s’est emballé : ouverture du festival Rock en Seine (2005), concerts en Europe et au Canada, tournée des Zéniths avec Indochine (…) et enregistrement de leur nouvel album à Seattle avec un ponte du genre (Strokes, Foo Fighters, Blonde Redhead, Soundgarden). Le rock français n’est décidément plus à la traîne.
Deergirl (MVS/Anticraft) www.myspace.com/wearehopper
Buck 65 + The Sweet Vandals + Narrow Terence > le 23 au Cabaret Aléatoire
Très prisé par le public français, et d’ailleurs ré-installé à Paris depuis peu, Buck 65 est de retour avec un nouvel album et la rituelle tournée qui en découle. La dernière fois, en octobre 2005 au Moulin, le transfuge de l’écurie Anticon avait livré une prestation très théâtrale, en écho à ses aspirations du moment : « J’aspire à m’imposer en tant que songwriter, à trouver une crédibilité en dehors du milieu hip-hop » (in Ventilo #135). Si ce quatrième opus est toujours nourri de ces racines lointaines qui forgent au fil du temps cette tradition orale typiquement américaine, il voit surtout le blanc-bec enfiler à nouveau sa casquette de b-boy alternatif : les fans devraient être aux anges. Mais la soirée ne s’arrête pas là : les Sweet Vandals, de Barcelone, se posent comme une excellente alternative soul/funk à Sharon Jones & The Dap Kings, et Narrow Terence comme une vraie révélation locale (voir Ventilo #212).
Situation (WEA) et The Sweet Vandals (Differ-Ant) www.buck65.com
The Heavy > le 25 au Poste à Galène
Alors que Lenny Kravitz, qui n’a de toute façon jamais fait mieux que son premier album, en sort un n-ième que seuls quelques malades auront l’idée d’acheter, The Heavy tombe à point nommé pour raviver la flamme des entichés de Let love rule. Soit une fusion parfaite de soul et de rock très connotée 70’s, fruit là aussi d’un premier album réussi de bout en bout, et que l’on doit à la structure Counter (subdivision rock de Ninja Tune qui avait déjà révélé le très néo-glam Pop Levi). Dans sa quête du crossover, ce groupe anglais va encore plus loin : il y incorpore une touche hip-hop (les samplers sont de la partie) qui fait groover cette machine comme jamais. Imaginez donc : le leader chante comme Curtis Mayfield, a digéré Led Zep et les Stones, et le tout pourrait servir de bande-son au prochain Tarantino (si David Holmes ne se décide un jour à s’y coller). Autant vous dire qu’on attend ce concert avec impatience.
Great vengeance and furious fire (Counter/Pias) www.theheavy.co.uk
PLX