5 concerts à la Une 219
Coming Soon > le 21 au Poste à Galène
Pour Coming Soon, le plus dur commence. Cette bande de jeunots (ils ont entre 14 et 25 ans !) originaires d’Annecy nous a offert une remarquable entrée en matière en livrant ce qui sera certainement l’une des plus belles réussites de l’année au rayon pop/folk. Si on peut déjà comparer leur album à ceux de Herman Düne ou de Pavement, leur entrée définitive au panthéon musical passe maintenant par la scène. Malgré leur âge, ils semblent maîtriser parfaitement l’exercice, et les premières images de leurs concerts glanés sur la toile laissent entrevoir un avenir radieux pour le groupe : en apercevant le petit Leo Creak derrière sa batterie ou son ukulélé, on jurerait être devant des images d’archives retraçant les débuts de Lou Reed avec le Velvet, rien que ça. Quelles que soient les comparaisons, il est certain que nous assisterons vendredi soir à la naissance d’une belle et longue histoire.
New Grids (Kitchen / Pias) www.myspace.com/starsoon
Quantic Soul Orchestra > le 21 au Cabaret Aléatoire
Pour l’ouverture de la sixième édition du festival Bol de Funk, dont la programmation s’avère de plus en plus ambitieuse, le Cabaret Aléatoire reçoit le turbulent Will Holland, plus connu sous le nom de Quantic, qui distille depuis 2003 avec son big band — le Soul Orchestra — un son énergique et funky. Si les premières prestations du groupe lorgnaient du côté d’un R&B de bon ton, elles ne réussissaient pourtant pas à faire de leur show autre chose qu’un revival nostalgique et gentillet des grandes heures de la maison Stax. Entre temps, Quantic a quitté le ciel gris de Brighton pour s’installer en Colombie. Il en a profité pour muscler ses compositions qu’il nourrit désormais de saveurs locales et épicées, ce qui donne à l’ensemble une couleur latin-funk bien plus actuelle et personnelle. C’est certain : l’armada funky du Soul Orchestra aura raison de votre résistance.
Tropidelico (Tru Thoughts) www.quantic.org
Girls in Hawaii + Flexa Lyndo > le 22 au Moulin
Marseille aime beaucoup les Belges et réciproquement. Du pas commode Francis « le Belge », parrain du milieu marseillais, au truculent Raymond « la science » Goethals, entraîneur mythique de l’OM, en passant par le Quai des Belges — nommé ainsi, en hommage à l’héroïque résistance des soldats belges en 1918 —, Marseille a toujours eu la frite. Ne dérogeant pas à la règle, la cité phocéenne prolonge, musicalement parlant, son histoire d’amour en recevant chaleureusement les artistes du plat pays, comme l’atteste le formidable accueil que fera vraisemblablement le public du Moulin aux gars de Girls in Hawaii accompagnés, ce samedi, de leurs potes de Flexa Lyndo. De retour avec un Plan to escape dans la lignée de From here to there, le sextet wallon vient défendre sur scène, deux ans après son dernier passage, une nouvelle galette gorgée de folk-song à haute teneur mélodique. Wallons enfants de la patrie, à vous de jouer…
Plan to escape (Naïve) www.girlsinhawaii.be
Sugarhill Gang + Grandmaster Melle Mel + Kurtis Blow + Grand Wizzard Theodore > le 22 au Cabaret Aléatoire
On pourrait bien établir la biographie et les faits d’armes de chaque artiste présent samedi soir sur la scène du Cabaret Aléatoire, mais on risquerait rapidement de se perdre en superlatifs, et aussi en lieux communs. Pour faire vite, on peut affirmer que c’est une partie des acteurs majeurs de la scène hip-hop naissante new-yorkaise qui fait escale à Marseille. Si nous attendons avec impatience le show du Sugarhill Gang et de Melle Mel, éminent membre des Furious Five, nous émettons toutefois de sérieux doute quant à la sincérité d’un artiste comme Kurtis Blow, dont la précédente prestation dans cette même salle avait tourné à la parodie. Quant aux apprentis-dj, ils n’auront d’yeux — et d’oreilles — que pour Théodore, et c’est bien normal : c’est lui qui, par inadvertance, a inventé le scratch. Le rendez-vous est pris, nous allons célébrer les architectes de notre propre histoire.
www.myspace.com/mastergeenwondermike
Ez3kiel + Phosphène > le 23 au Cabaret Aléatoire
On reproche souvent aux groupes de dub de reproduire toujours les mêmes schémas, et en général, ceux qui essayent d’en sortir se retrouvent sur des terrains loin d’être conquis. D’un substrat à base de dub, Ez3kiel évite l’écueil du radotage en renouvelant la texture du son, les machines ne se font plus seulement synthétiques et noisy mais prennent des couleurs plus organiques (instrument à vent, à cordes ou cuivres), jusqu’à se permettre une relecture très réussie du Lac des cygnes. Au-delà de ces expérimentations trip-hop, Ez3kiel soigne l’aspect visuel des ses productions, de ses concerts et décline, dans une écriture baroque, un univers mécanique et texturé. En live, cette puissance visuelle fait du Vj-ing une création à part entière, laquelle, associée à un univers qui devient de plus en plus éthéré, nous rappelle qu’on pouvait fumer dans les lieux de concerts… et comme disait mon grand-père : c’était mieux avant !
Battlefield (Jarring Effect / Discograph) www.ez3kiel.com
dB + HS + PLX