The Wedding Present > le 7 au Cabaret Aléatoire
Autant l’avouer d’entrée de jeu : trop occupée à écouter les Smiths lorsqu’elle purgeait ses premières peines d’adolescence, la rédaction de Ventilo est totalement passée à côté de The Wedding Present, cette autre formation issue de la scène indie-pop anglaise des 80’s. A l’époque, Bernard Lenoir nous bassinait sur France Inter avec ce groupe qui, pour avoir bientôt eu l’idée de sortir un 45-tours par mois pendant un an, symbolisait l’indépendance d’une scène autant que ses limites (un truc pour initiés). Et à l’écoute du double live qui sort aujourd’hui, on n’en démord pas : en 1987, on avait autre chose à faire que de se fader une n-ième formation post-post-punk. Or il n’est pas un secret que ce groupe s’est bonifié avec le temps, feu John Peel, fan indéfectible, allant jusqu’à lui consacrer (comme pour The Fall) un coffret anthologique de ses fameuses Sessions. Les fans afflueront, les autres iront se coucher.
Live 1987 (Talitres/Differ-Ant) www.theweddingpresent.co.uk
Zong > le 8 au Balthazar
L’an dernier, vous avez eu deux occasions de les découvrir à Marseille : pour l’ouverture du magasin Pardon, et lors de la soirée de clôture de la Fiesta des Suds. On vous renverra donc d’entrée à l’excellent papier que leur consacrait nas/im (Ventilo n°169) afin de faire plus ample connaissance avec ces trois Réunionnais, qui participent activement de la refonte du patrimoine musical créole (voir également l’article du même nas/im autour de la création Ticaba Kreol, présentée cette semaine au Balthazar – p.5). Mais parce que vous avez aussi, tout comme moi et contrairement à lui, le droit bien légitime d’être de gros fainéants (pour aller puiser ça sur les archives de notre site), voici en quelques mots de quoi il en retourne : un cocktail assez explosif de traditions séculaires et de modernité numérique, tenant autant du maloya que du breakbeat. C’est certes court, mais c’est aussi le propos de cette rubrique…
Fractures (Bi-Pole/Productions Spéciales) www.zong.mu
Sabo > le 9 au Poste à Galène
On ne remerciera jamais assez Sloy de nous avoir perforé la cage thoracique un beau jour de 1995. Avec Plug, son premier album enregistré par Steve Albini (qui aura le malheur de les inviter la même année en ouverture de son propre groupe… Shellac), ce trio se lançait dans une aventure par trop courte (trois albums) pour qui savait bien que le rock français charriait rarement tel météore… En couple et en retrait depuis quelques années, Armand Gonzalez (guitare) et Virginie Peitavi (basse), rejoints par un ex-Drive Blind, sont réapparus cet été avec un nouveau projet : Sabo. Si l’on se demande encore comment il est possible de saboter telle potentielle réussite commerciale (nom à la con, pochette et titre d’album en contre-emploi total…), celle-ci s’avère déjà artistique, sonnant comme un Black Francis reprenant en français du Morricone avec les Little Rabbits, à poil et au fond du jardin. C’est excellent.
8 saisons à l’ombre (RuminanCe/Pias) www.saboweb.com
Apparat Band > le 9 au Cargo de Nuit (Arles)
Co-fondateur du label allemand Shitkatapult et producteur de l’ombre pour Ellen Allien (elle lui doit en grande partie son Berlinette), Sascha Ring, alias Apparat, était l’un des trésors cachés de la scène techno berlinoise. Plus maintenant. Avec son troisième album, ce garçon a offert l’un des plus beaux disques de 2007, une odyssée onirique et sensorielle qui redéfinit la pop à l’heure du numérique, et réussit le tour de force de rester accessible tout en étant très pointue. Grosso modo, si vous suivez Radiohead depuis Kid A (ou Thom Yorke en solo), vous allez adorer. Ceux d’entre vous qui l’ont récemment vu à Marsatac vont pourtant objecter : Apparat, lorsqu’il se produit « live », c’est techno. Oui, mais nous parlons ici de l’Apparat Band : son groupe, avec batteur et chanteur (le divin Raz Ohara), a été créé pour retranscrire le disque. Un grand écart dont seuls Nathan Fake ou Trentemöller sont aujourd’hui capables.
Walls (InFiné/Discograph) www.apparat.net
Deltahead > le 13 au Poste à Galène
Sur l’échelle du cool, le blues du Delta occupe une bonne place. Né au début du siècle dernier dans les effluves d’alcool frelaté, il a filé la métaphore sexuelle bien avant que le rock’n’roll ne le fasse, anticipé la notion de « do it yourself » d’environ un demi-siècle – ce qui lui vaut d’être aujourd’hui fréquemment associé au punk, dont acte. Deltahead est un duo… suédois, qui joue à fond sur le côté primitif et rageur de ces deux courants, empruntant au premier son légendaire arsenal (bottleneck, harmonica, voix rocailleuses…) et au second ses poses de dandys décadents (ces messieurs s’habillent). Particularité notable : les deux hommes (l’un est à la guitare, l’autre à la contrebasse) se partagent les grosses caisses, ce qui augure 1/ d’un boucan mémorable et 2/ d’une affiliation avec tous les grands freaks du genre, de T-Model Ford à Bob Log III, de Jon Spencer à Legendary Tiger Man. Comme pedigree, on a connu pire.
Deltahead (Coop/V2) www.deltahead.net
PLX