Arnaud Michniak + Duval Mc > le 14 à l’Intermédiaire
Au risque de passer pour de gros lourds, disons-le une fois encore : vous avez raté un grand concert. Spoke Orkestra bien sûr, à l’Affranchi devant trois pelés, un vrai coup de poing dans le bide – mais un coup d’épée dans l’eau. La prise de parole ne vaut que si elle est entendue. Séance de rattrapage, donc, avec un homme dont l’influence ne saurait être démentie sur le collectif précité : Arnaud Michniak. Au sein de Diabologum puis de Programme, celui-ci a donné un sens nouveau à la langue française lorsque mise en sons : le poids des mots, le choc du propos. Depuis, il a tâté de l’audiovisuel, et les quelques films qu’il a réalisés l’ont ramené à la musique, cette fois-ci en solo. Son album est aujourd’hui prétexte à une performance qui mêle vidéo, poésie et musique (il est accompagné par un guitariste), et Duval Mc, rapper militant de Phocée, a carte blanche à ses côtés. Ces gens-là ont des choses à dire : écoutez-les.
Poing perdu (Ici d’ailleurs/Differ-Ant) www.icidailleurs.com
Joakim & Ectoplasmic Band + My Sister Klaus > le 17 au Cabaret Aléatoire
Le Cabaret Aléatoire invite samedi soir le label parisien Tigersushi. Au-delà de la dimension « club » de l’événement (voir ci-contre), assurée par le mix des excellents dj’s d’Optimo (deux Ecossais qui avaient livré une mémorable compilation pour ce même label), les deux concerts proposés méritent à eux seuls d’attirer un plus large public, orienté rock. Joakim, le boss de Tigersushi, est avant tout un mélomane exigeant qui ne manque pas de talent. Et si l’on garde un souvenir mitigé du concert qu’il donna, en prélude à son dernier album, lors du festival Territoires Electroniques en 2006, les derniers échos font état des progrès accomplis par son groupe pour retranscrire la très large palette de styles abordés sur ce disque. De fait, on attend aussi beaucoup de My Sister Klaus, sa dernière signature, un Parisien qui a lui aussi écouté tous les bons trucs : le Velvet, Gun Club, Suicide, Syd Barrett… Incontournable.
Monsters & silly songs (Versatile) et Château Rouge (Tigersuhi) www.tigersushi.com
Ilene Barnes > le 17 à l’Affranchi
Idée reçue #1 : l’Affranchi ne programme que du hip-hop (et généralement pas que du très fin). Faux : cette salle, dont le seul « tort » est d’être un poil excentrée, a bien des fois prouvé qu’elle avait les idées larges en matière de programmation. Idée reçue #2 et corollaire : Ilene Barnes est une artiste folk-rock lambda, une coquetterie pré-Ayo pour bobos en manque de Tracy Chapman. Faux : Ilene Barnes est une Artiste. Pour cette longue liane couleur d’ébène et sangs mêlés (africain, indien, irlandais…), le métissage n’est pas un vain mot : elle a grandi entre le Surinam, la Barbade et la Jamaïque, s’est intéressé à la calligraphie japonaise, au théâtre contemporain et à la danse africaine, avant de bien saisir que son premier talent restait musical. Quelque part entre blues, gospel et folk, avec un organe vocal à se damner. Sa dernière prestation à Marseille, lors du festival Babel Med, a retourné tout le monde. Foncez.
Live à Fip (IC Music/Rue Bleue/Sony BMG) www.ilenebarnes.com
Percevalmusic + Edible Woman > le 18 à l’Embobineuse
L’Embobineuse poursuit son travail de défrichage sonique avec, ce dimanche soir et en « prix libre » (c’est dire la passion qui anime son équipe), le concert d’un projet ô combien singulier, Percevalmusic. Sous ce nom, le guitariste expérimental Tony C poursuit les expériences qui l’avaient fait connaître au sein de Chevreuil, duo math-rock français en passe de devenir culte, avec ici un autre batteur (Ti Yann Février, également saxophoniste). A savoir : jouer de son instrument avec un système de diffusion quadriphonique, les deux hommes se produisant au milieu du public, de façon très mobile. L’ensemble est assez indéfinissable, à la croisée du post-rock et de la musique classique (la guitare est retravaillée à un point tel qu’elle peut sonner comme un clavecin), et c’est très beau. A côté de ça, les Italiens d’Edible Woman, influencés par la scène hardcore de Chicago, semblent être des gens tout à fait normaux.
Dormir sommeil ! (Effervescence/Differ-Ant) www.myspace.com/percevalmusic
Bloc Party + Metronomy > le 20 au Dock des Suds
Le gros concert pop du mois, vous imaginez bien. Après avoir blindé le Moulin il y a deux ans, Bloc Party est à nouveau programmé par ce dernier, mais au Dock. C’est qu’aujourd’hui, les enjeux ont changé : la bande à Kele Okereke joue dans la même cour que Franz Ferdinand, ou pas loin, celle où se retrouvent grand public et fans de rock indé. Comme pour les Rakes tout récemment, nous n’avons rien à vous apprendre à leur sujet : ils continuent à faire danser avec des guitares, formule qui a depuis été reprise à bon compte par tout un tas de groupes sur la planète – dont Metronomy. Derrière ce trio se cache un jeune producteur anglais, Joseph Mount, auteur de divers remixes pour bon nombre de groupes branchés du cru. En Angleterre, il tourne actuellement avec CSS et Justice (voilà qui situe), et ses prestations live façon Devo ont en séduit plus d’un(e). Bref, si ce soir, vous voulez être surpris, il faudra arriver à l’heure.
A weekend in the city (Wichita/V2) www.blocparty.com
PLX