Marseille Web Fest au Pôle Média de la Belle de Mai
How I Met Your Browser
Depuis l’époque où la famille Ewing nous vantait son univers impitoyable, le mode de fabrication et de diffusion des séries a beaucoup évolué. La démocratisation d’Internet a permis l’apparition d’une nouvelle forme de fiction à épisodes : la web-série, à laquelle Marseille rend hommage depuis l’an passé via un festival international.
Naviguant entre le commercial, le culturel et l’expérimental, la web-série, qui connaît depuis quelques années un essor exponentiel, a désormais son festival international à Marseille : le Marseille Web Fest, qui prépare sa deuxième édition cette année. « La première a été un franc succès, explique Jean-Michel Albert, président du festival. Une douzaine de nationalités représentées et plus de 700 visiteurs ont participé à l’évènement. » En partenariat avec le L.A. Web Fest, inventeur du concept, Marseille Web Fest est le premier du genre en Europe. « J’ai choisi Marseille d’abord parce que je suis d’ici, et puis j’ai le sentiment que cette ville est interactive », révèle Jean-Michel Albert. Entièrement gratuit, le festival propose 22 web-séries en projection et une dizaine de conférences. « Les conférences permettent d’être interactif justement. Elles aident d’une part à faire le point sur le marché et la monétisation des nouveaux contenus, et d’autre part à échanger entre auteurs venant aussi bien de France que de Chine ou du Brésil. » La chanteuse Koxie, révélée par Internet en 2007 avec le titre Garçon, sera la marraine de l’évènement avec sa série Buzz-moi tandis que les producteurs de Kaïra Shopping viendront raconter leur aventure, du web au grand écran. A l’image des nombreux producteurs qui se pressent au Pôle Média de la Belle de Mai pour découvrir ces nouveaux formats de fiction, Jean-Michel Albert est assez confiant sur l’avenir de la web-série. « Elles existent depuis dix ans, mais se sont professionnalisés avec l’arrivée des plateformes de diffusion comme Youtube. Aujourd’hui, certaines sont produites par de grands studios qui n’hésitent pas à dépenser des millions. Avec un diffuseur comme Internet, on peut atteindre le milliard de spectateurs et devenir très rentable. De plus, ce mode de diffusion offre au spectateur l’avantage de pouvoir interagir sur l’histoire. À l’image de la série d’Eric Viennot, dans laquelle le spectateur peut guider le personnage central. » L’intérêt majeur du festival réside dans la découverte des 22 séries projetées durant le week-end. La production de web-séries étant prolifique mais peu médiatisée, Marseille Web Fest, en sous-titrant quelques épisodes, nous donne accès à un nouveau genre de fiction rivalisant d’inventivité, permettant ainsi à tous les sériphiles de trouver un nouveau moyen de perdre des dizaines d’heures devant leur petit écran.
Daniel Ouannou