A la Maison Blanche nous parle uniquement et sérieusement de politique. Il ne faut donc pas se fier au générique pompeux et patriote pas plus qu’il ne faut se détendre au premier trait d’humour venu…
A la Maison Blanche nous parle uniquement et sérieusement de politique. Il ne faut donc pas se fier au générique pompeux et patriote pas plus qu’il ne faut se détendre au premier trait d’humour venu. Eviter également de s’identifier trop aux personnages et espérer en apprendre plus sur leur vie sentimentale, leur chat ou leur salle de bain.
Aaron Sorkin, créateur et scénariste de la série, a tout sacrifié à son formidable cours magistral sur l’incarnation du pouvoir exécutif aux Etats-Unis : le président, SON président Jed Bartlet, incarné par l’impeccable Martin Sheen. Donc au programme pas de légèreté déculpabilisante mais une pédagogie âpre et volubile. Pas d’hystérie romantique mais un hyperréalisme docte et posé.
Les intrigues mêlent évocation de conflits réels et cas d’école inspirés de faits d’actualité. Elles offrent également un éclairage souvent surprenant sur les rouages plus ou moins reluisants de l’appareil d’état et son cortège de concessions, arrangements, coups tordus, frustrations et choix cornéliens. Dans la même logique de refus de tout manichéisme, les personnages ne se résument pas à leur fonction et, malgré une vie personnelle à peine esquissée, ils deviennent au fil des épisodes ces héros intelligents mais faillibles, humanistes convaincus et travailleurs acharnés pour lesquels on adore trembler. Ce programme devrait donner envie au spectateur français, relativement peu au fait des « us et coutumes » de la politique Américaine, de dévorer les sept saisons de cette série exigeante et passionnante.
Flore Cosquer