Mag Missmoon à Aires Libres édition 2010

Aires Libres au Parc Borély

La planète sauvage

2012 annonçait le grand retour des Aires Libres à Marseille. Cette année, initialement prévues début juin et reportées pour cause de téléscopage avec un autre événement, elles ne renoueront avec le Parc Borély qu’à la fin des vacances. On attendra.

Cela ne fait aucun doute : Aires Libres est un événement pionnier à bien des égards. En convoquant musiques électroniques, éco-citoyenneté et ateliers pédago-ludiques, l’équipe pilotée par Sébastien Manya peut être fière du chemin parcouru. Et ce, malgré les embûches. « Je crois que nous évoluons un peu à l’image des processus naturels d’adaptation chez les plantes ou les animaux face aux mutations de leur environnement », nous a-t-il même confié. Fédérateurs, leurs rendez-vous s’imposent comme l’alliance parfaite entre la philosophie chère aux activistes techno (retour à la nature des populations urbaines, musiques des abysses et hauts-plateaux, dans la droite lignée des idéologies hippies) et les problématiques liées à la transmission de savoir-vivre propres à nos centre-villes engorgés. La vérité est donc ailleurs : vers les cimes enneigées, les matins brumeux, les eaux cristallines des sommets alpins, où de mini-éditions se ressourcent tout au long de l’année…
Finalement, Aires Libres n’est autre que l’interlocuteur privilégié entre la ville et la campagne, Marseille et la forêt, la mer et la montagne. Un peu de l’un chez l’autre, un peu de l’autre chez l’un. Rappelant, derrière le succès qu’on lui connaît, une formule essentielle : « futur » sera synonyme de « recyclage » ou ne sera pas. Circuit bending, turntablism, initiation familiale aux pratiques de la composition sur ordinateur, mélodies de synthèse à consonances organiques… Allongé sur votre serviette ou les pieds dans l’herbe, il ne s’agira pas seulement de remuer du popotin. Les messages en filigrane sont nombreux, et mis en scène finement : on ne vous matraque pas de pancartes culpabilisantes sur la pollution. D’ailleurs, la conscience écologique ne s’acquiert pas — à l’échelle d’une population — par la contrainte. D’où la notion de plaisir, inhérente à chaque édition. Et même si la programmation musicale, à forte consonance urbaine, joue à fond la carte de la séduction, ce n’est que pour mieux provoquer la rencontre entre les mondes. En somme, des rendez-vous à échelle humaine, d’intérêt planétaire.

Jordan Saïsset

Aires Libres, les 31/08 et 1er/09 au Parc Borély (Avenue du Parc Borély, 8e).
Le 31/08 : Dj-sets de Acid Pauli, Geoffroy Mugwump et Eva Peel + lives de Baron Retif & Concepci?n Perez et Apollo.
Le 1/09 : Dj-sets de Ata, Paul Virgo, Phred Noir, M. OaT + live de Aline
+ Aire Chill Up avec le Red BullBoom Bus : The-ED, Willy Braillon, Seb Richier, Anticlimax…
+ Ateliers artistiques et écologiques, arts visuels…
Rens. www.aireslibres.wordpress.com /www.mp2013.fr