Festival International de Piano de La Roque-d’Anthéron
French touches
Pour la trente-troisième année consécutive, le village de La Roque-d’Anthéron et ses alentours se transforment en la plus feutrée des tables d’harmonie pour pianistes et concertistes confirmés ou en devenir.
Très prisée des connaisseurs (et pour cause), la programmation du Festival International de Piano de La Roque-d’Anthéron continue d’offrir un panorama varié de l’univers pianistique. Durant un mois entier et sur l’ensemble du Pays d’Aix, pianos, orgues et clavecins sont à l’honneur à travers plus de quatre-vingt-dix concerts. Offrant un spectre musical très large (baroque, classique, contemporain, jazz…), le directeur artistique René Martin confirme son intention de consacrer une culture musicale riche d’histoire et d’héritage, mais également porteuse de nouvelles impulsions. Si, comme à l’accoutumée, les grands compositeurs se taillent ainsi la part du lion via des cycles dédiés (Beethoven, Rachmaninov, Schubert…), la nouvelle génération n’est pas en reste, comme le confirme la présence du brillant groupe Aufgang, qui viendra présenter son nouvel album, entre classique et… électro.
Côté interprétation aussi, artistes confirmés — fidèles du festival (Nicholas Angelich, Boris Berezovsky, Nikolaï Lugansky, Grigory Sokolov, Marc-André Hamelin, Nelson Freire…) — se partageront les quatorze scènes du festival avec de nouveaux virtuoses. Parmi ces derniers, on s’attardera plus particulièrement sur le jeune Ouzbek Behzod Abduraimov, mais aussi Yury Favorin, qui présentera une transcription pour piano du conte La Belle au Bois Dormant de Tchaïkovsky signée Pletnev, ou encore Jan Lisiecki et Daniil Trifonov, qui avaient conquis le public lors de précédentes éditions.
Nouveauté cette année : des concerts à Marseille, et plus particulièrement à la Criée, qui accueillera notamment en cette année « Capitale » le West Eastern Divan Orchestra de Daniel Barenboim.
Au final, un programme qui laisse songeur et invite à s’abandonner au rythme des pointés, lové au creux des nombreux sites (dont le sublime Parc du Château de Florans) que s’apprêtent à investir ces prodiges de l’harmonie.
Sylvia Ceccato