David Mitchell – Cartographie des nuages (L'Olivier)
Comme dans son précédent roman, Ecrits fantômes, ce nouvel opus de Mitchell conjugue virtuosités formelles et forces narratives. Le titre vient d’une symphonie que compose l’un des personnages et donne la clef du roman. Six histoires se déroulent toutes à des époques différentes, dans des registres littéraires divers, mais toutes…
Comme dans son précédent roman, Ecrits fantômes, ce nouvel opus de Mitchell conjugue virtuosités formelles et forces narratives. Le titre vient d’une symphonie que compose l’un des personnages et donne la clef du roman. Six histoires se déroulent toutes à des époques différentes, dans des registres littéraires divers, mais toutes sont reliées entre elles par un lien infime, qui se renforce au fil des histoires : un homme de loi embarqué sur une goélette, un musicien poursuivi par les huissiers qui se réfugie en Belgique pour être l’assistant d’un grand compositeur malade, une jeune journaliste enquêtant sur un réacteur nucléaire, un clone mis à mort dans un futur proche… Le monde est petit. On s’y recroise sans cesse. Chaque histoire renvoie à la précédente. L’auteur tisse une trame narrative qui surpasse les effets de forme et de style, ces perpétuels recommencements tiennent en haleine, chaque histoire se suffit à elle-même et s’ouvre à la fois sur quelque chose de bien plus grand, l’intuition de quelque chose dépassant le cadre d’une vie et s’inscrivant dans une perspective historique.
JB