Tarek Abdallah & Bijan Chemirani > le 7 à la Minoterie
Ba Cissoko > le 7 au Nomad’Café
Woven Hand > le 8 à l’espace Doun (Rognes)
Juan Carmona Grupo > le 8 au Théâtre Le Cœmedia (Aubagne)
Housse de Racket > le 8 au Cabaret Aléatoire
Tarek Abdallah & Bijan Chemirani > le 7 à la Minoterie
On croit souvent que les musiques méditerranéennes font escale à Marseille uniquement le temps d’un festival. Pourtant, notre belle ville abrite quelques-uns des plus fins compositeurs actuels d’un certain orientalisme musical. Pour sa soirée d’ouverture, le Festival Des Airs Libres (à ne pas confondre avec l’événement organisé par A l’Unisson) nous propose une prometteuse collaboration entre deux musiciens installés ici : Tarek Abdallah, joueur de oud autodidacte dont la virtuosité risque de convertir nombre d’auditeurs au répertoire arabe traditionnel et contemporain, et Bijan Chemirani, percussionniste iranien dont les enivrantes rythmiques font passer une bonne partie de la création actuelle pour une pauvre litanie répétitive. En seconde partie de soirée, le trio Agnel/Rueff se plaira à brouiller les pistes entre tradition, jazz et musiques improvisées.
www.minoterie.org
Ba Cissoko > le 7 au Nomad’Café
Ce qui fait l’intérêt du festival Nuits Métis, outre sa légitimité historique (quatorze ans d’existence), c’est qu’il met réellement en pratique une certaine idée de l’échange culturel : création d’un festival de musique dans le Sahara, construction d’un centre culturel à Conakry et Béni-Abbès… Les concerts demeurent la vitrine d’un travail quotidien qui vise à concilier culture, social et pédagogie. N’allez pourtant pas croire que nous faisons ici preuve d’un magnanimité un peu sotte : le festival vaut aussi pour sa qualité musicale. Pour preuve, l’excellent Ba Cissoko, dernier né d’une longue lignée de griots, qui donnera vie sur scène à un dernier album remarqué, perpétuant aujourd’hui la tradition mandingue tout en y glissant quelques touches d’électronique. Placé sous le signe des musiques métisses, le festival ne pouvait mieux commencer…
Electric Griot Land (Totolo/3D Family) www.nuits-metis.org
Woven Hand > le 8 à l’espace Doun (Rognes)
Vous connaissez certainement 16 Horsepower, ces Américains qui jouaient dans les 90’s un folk/rock inspiré avec une classe fabuleuse, et l’impression d’être habités réellement par leur musique. David Eugène Edwards, le leader du groupe, mène depuis longtemps un projet parallèle, Woven Hand, qui continue de creuser ce même sillon musical, créant une œuvre intense, tourmentée, habitée par les obsessions quasi-mystiques de son chanteur qui devrait sur ce sujet plutôt bien s’entendre avec Nick Cave. Sous la noirceur apparente perce une écriture subtile et un sens particulier du récit qui, à la manière des chanteurs de soul, fait de chaque morceau un irrésistible sermon. L’espace Doun s’illustre une nouvelle fois sur le créneau folk : après Matt Elliott, Minor Majority et bien d’autres, ce lieu très actif et convivial accueille à nouveau un songwriter d’exception.
Mosaic (Glitterhouse) www.wovenhand.com
Juan Carmona Grupo > le 8 au Théâtre Le Comœdia (Aubagne) » Seul guitariste gitan d’origine française à s’être imposé en Andalousie, terre mère du flamenco, Juan Carmona poursuit ses aventures musicales après avoir travaillé avec l’Orchestre National de Sofia à la création de la Sinfonia Flamenca, qu’il avait présentée l’année dernière. C’est un joli retour au pays, pour celui qui a grandi à Aubagne, que de faire vibrer le théâtre Le Cœmedia au son de ses cordes si sensibles et de ses mélodies toujours aussi inspirées. Plus qu’un concert, c’est un véritable spectacle qui nous est proposé ici : la danse, cette « percussion avec les pieds », enrichit la musique d’une dimension visuelle saisissante. Même si cette tournée marque en partie le retour du guitariste virtuose à une certaine tradition flamenca, elle a aussi permis au groupe d’enrichir sa musique des expériences passées en lui donnant parfois des accents jazz plutôt surprenants. Sinfonia Flamenca (Nomades Kultur/Harmonia Mundi) www.juancarmona.com
Housse de Racket > le 8 au Cabaret Aléatoire
Jet-set et match ! Housse de Racket possède l’attirail complet du groupe sympa, branché et rigolo : une dégaine pas possible (ils apparaissent sur scène déguisés en tennismen !), un son electro-rock sautillant (même s’il commence à dater un tout petit peu), et surtout cette manière de jouer sans se prendre au sérieux… Au fond, la musique c’est comme le tennis : ça reste un jeu. Tellement ludique que les deux jeunots parisiens se permettent presque volontairement quelques fautes de goût, comme une reprise de Queen et d’autres emprunts à de pauvres tacherons pop. C’est sûr, on n’écoutera peut-être pas leur musique dans dix ans, voire même bien avant, mais pour ce qui est de passer un bon moment en compagnie de ce double-messieurs musical, pour qui l’herbe n’est pas uniquement une verte surface de jeu, on sera aux premières loges. Housse de Racket en concert, c’est d’la balle !
www.myspace.com/houssederacket
nas/im