Thee, Stranded Horse > le 13 à l’Embobineuse
Rachid Taha > le 15 au Festival des Agglos (Port-de-Bouc)
Septeto Nacional de Cuba > le 15 à l’Espace Julien
Elektrolux > le 16 à La Machine à Coudre
Dirty Important Person > le 16 au Balthazar
Thee, Stranded Horse > le 13 à l’Embobineuse
Si le courant folk est rarement apparu aussi vivant qu’aujourd’hui, c’est parce que les jeunes auteurs perpétuent l’héritage des anciens tout en parant cette musique séculaire d’une modernité inventive. Derrière Thee Stranded Horse se cache Yann Tambour, jeune Bordelais déjà connu pour son projet Encre, qui a depuis délaissé sa guitare pour s’intéresser à la kora. Avec lui, le folk-blues retrouve donc ses couleurs originelles, à la fois celles des griots africains et celles des bluesmen du Mississipi. Ses compositions sont d’une beauté troublante et les paroles, murmurées, créent entre la scène et le public une intimité propice aux plus belles évocations oniriques et poétiques… Une ambiance feutrée à l’Embobineuse, vous imaginez ça ? Nous aussi, on a du mal : l’un des plus fins songwriters français sur la scène la plus rock’n’roll de Marseille, c’est tout simplement le concert de la semaine.
Churning Strides (Talitres/Differ-Ant) www.theestrandedhorse.com
Rachid Taha > le 15 au Festival des Agglos (Port-de-Bouc)
Si on vous parle du Festival des Agglos, n’allez surtout pas imaginer une réunion de fin d’année des artisans-maçons de la région. Cette manifestation, créée à Port-de-Bouc en 2002 en réaction au score bien trop élevé de l’extrême droite, tente de concilier culture et politique en offrant un aperçu de la richesse des musiques méditerranéennes. Le festival met en lumière une partie de la création locale, mais c’est surtout la venue de Rachid Taha que l’on attend avec impatience. Il est le seul artiste français à pouvoir se vanter d’avoir influencé les Clash (ils ont écrit Rock the Casbah après avoir vu Carte de Séjour en concert) et son éclectisme et son talent lui permettent de s’aventurer aussi bien dans le répertoire traditionnel arabe que dans la production électronique ou le rock énervé. Il incarne à lui seul une certaine idée de l’underground et de la rock’n’roll attitude… Rachid Taha, c’est la classe !
Diwan 2 (Barclay) www.festivaldesagglos.com
Septeto Nacional de Cuba > le 15 à l’Espace Julien
Les colons français du 18e siècle importèrent la contredanse à Cuba. De la « contredanza » est né le « danzon », adaptation locale de la musique colonialiste, et du « danzon » est né le « son », genre musical le plus populaire de l’île. Désolé pour ce petit intermède historique, mais il est nécessaire pour comprendre – et surtout pour apprécier – le côté exceptionnel de la venue du Septeto Nacional de Cuba à Marseille. Ce groupe a été fondé en…1927, il a donc quatre-vingts ans d’existence. Sa particularité est d’avoir introduit la trompette dans le folklore cubain – instrument qui allait devenir par la suite incontournable dans la salsa new-yorkaise – et son fondateur, Ignacio Pineiro, a vu Gershwin utiliser un des ses morceaux dans son Ouverture Cubaine suite à leur rencontre à La Havane. On parle beaucoup du Buena Vista Social Club, mais le Septeto Nacional n’a vraiment rien à lui envier.
www.latitudemusic.com/septetonacional
Elektrolux > le 16 à La Machine à Coudre
Au pays des guitares électriques, il y a deux écoles : d’une part le « courant historique » qui n’a jamais cessé de vénérer la fureur et le bruit, et d’autre part la « nouvelle école » qui après bien des années d’errance, notamment du côté de l’électronique, a fini par s’avouer à elle-même sa rebelle attitude. Electrolux se classe dans la première catégorie, celle qui continue d’admirer Wire et les Buzzcocks, celle qui a vécu comme une révélation les premières vagues punk d’Angleterre. Ce trio ne se contente pas seulement d’user des codes et standards du punk-rock et du garage, sa musique se fait souvent hypnotique et lancinante, comme si la violence sonore devenait sourde et retenue pour mieux exploser par la suite. La voix de Cédric, profonde et couillue, n’y est pas pour rien, et en voyant le groupe sur scène on pense parfois à Iggy Pop (sans la drogue) ou à Nick Cave (sans Jesus).
www.myspace.com/elektrolux
Dirty Important Person > le 16 au Balthazar
Il faudra un jour se pencher sérieusement sur la cas du Balthazar, et dire tout le bien que l’on peut penser de cette salle marseillaise historique : une programmation éclectique, un endroit convivial, un public vraiment hétéroclite… Il a été pendant de nombreuses années l’un des seuls lieux nous permettant de découvrir des d’artistes et d’y faire de belles rencontres. Voilà, c’est fait, c’est dit : merci ! N’allez pourtant pas croire que c’est la seule nostalgie qui nous pousse à soutenir cette salle, sa programmation continue à susciter notre curiosité. Samedi, vous pourrez y découvrir les « poulains » de David Carretta, le trio Dirty Important Person, qui risque de faire des vagues dans le paysage electro-rock. La présence du batteur et producteur Neil Conti (qui a collaboré avec David Bowie) donne à leur live une dimension scénique supplémentaire : c’est efficace, énergique et festif… Et le concert est gratuit !
I’m a genius (sortie prochaine) www.dirtyimportantperson.com
nas/im