C’est reparti : Horizontes del Sur remet le couvert pour la sixième édition du Festival CineHorizontes. Films, rencontres, hommages, musique, danse, le cinéma espagnol investit la cité phocéenne et prouve une fois de plus son dynamisme et sa diversité.
Emanation première du grand festival toulousain de cinéma espagnol Cinespaña, CineHorizontes, son petit cousin germain, a su se forger au cours des ans une place autonome dans la cité phocéenne, en proposant, toujours renouvelé, un parcours des plus intéressants au cœur de la création cinématographique espagnole. Si elle n’a pas l’envergure de son pendant midi pyrénéen, cette sixième édition rivalise de bonnes idées dans l’approche de la production hispanique, en multipliant les pistes et les partenariats. Au total, une quarantaine de films, longs ou courts, répartis au sein de diverses thématiques, dont les deux principales, et plus intéressantes, sont cette année l’ouverture sur le cinéma chilien, et le coup de projecteur offert au cinéma catalan. Un cinéma dont on ne connaît pas réellement le parti pris, écarté entre affirmation identitaire et recherche de reconnaissance (les films catalans étant plus largement sélectionnés dans les festivals internationaux que les œuvres madrilènes). Quant aux films chiliens présentés ici, marqués au fer rouge par l’histoire du pays, nul doute que les destinées qu’ils nous content seront à l’image de cette langue de terre fascinante : enflammées et engagées, à l’instar de cet Apaga y vamonos, documentaire poignant sur le combat mapuche. La programmation de cette édition 2007 nous permettra peut-être de sonder les mutations récentes du cinéma espagnol, finalement assez peu éloignées des nôtres : une production en flèche, une domination toujours plus grande des télévisions, une exigence moindre concernant le contenu des films, un engagement frileux vis-à-vis du cinéma de recherche. Et une année 2007 qui a connu sur le sujet de grandes batailles législatives. Comme le soulignait l’Humanité, de retour du Festival de Malaga : « Le cinéma espagnol va bien, pourvu qu’on le sauve ». Une autre surprise, de taille, sera l’hommage rendu par l’équipe de CineHorizontes, en sa présence, au grand Manuel Gutiérrez Aragón, superbe cinéaste hispanique multi-primé, officiant depuis plus d’une trentaine d’années sans accéder à une renommée internationale pourtant méritée. Preuve s’il en est que cette forêt si riche qu’est la production cinématographique transpyrénéenne reste cachée par des arbres aussi exécrables que les Almodovar et consort. Une rencontre, quoiqu’il en soit, en forme d’apogée de cette sixième édition. Le festivalier curieux passera sur la création, cette année, d’un jury plus que dispensable, en charge d’honorer l’un des films en compétition, et s’intéressera plutôt aux multiples propositions qui lui sont faîtes autour du Festival, des concerts à la Cité de la Musique aux spectacles de danse et autres réjouissances gustatives.
EV
CineHorizontes, du 8 au 17/11. Rens. 04 88 01 38 18 / www.horizontesdelsur.fr