Gros plan sur Noam Chomsky au cinéma Le Méliès
L’autodéfense intellectuelle
Suite à la sortie, chez Shellac, du dernier opus de Michel Gondry consacré à Noam Chomsky, le cinéma Le Méliès de Port-de-Bouc propose en avril un cycle de quatre films consacré à l’un des plus grands intellectuels de notre temps.
Le week-end du 5 et 6 avril, Michel Gondry parcourait Marseille pour une série de projections-rencontres savoureuses, faisant le grand écart entre l’Alhambra, à l’Estaque, et le Gyptis, à la Belle de Mai. Une nouvelle occasion de démontrer pour cet ancien théâtre, et après la réussite en son sein des seizièmes Rencontres du Cinéma sud-américain, que sa transformation en salle de cinéma se pare de belles promesses. Le cinéaste touche-à-tout venait présenter sur les écrans phocéens son dernier opus consacré à l’un des plus grands penseurs toujours en activité, Noam Chomsky. Conversation animée avec Noam Chomsky (traduction étonnante d’Is the man who is tall happy ?) est un curieux essai qui mêle à la rhétorique chomskienne un travail graphique animé, dont le réalisateur reste friand. Le film, distribué par l’excellente structure Shellac, en partie basée à Marseille, prend le contre-pied d’une rigueur dialectique habituelle, et offre de ce fait une nouvelle approche de la pensée philosophique de celui qui, dès les années 50, révolutionnait la linguistique générative. D’autres séances de rattrapage verront le jour en région, à l’instar du cycle que consacre en avril le cinéma le Méliès de Port-de-Bouc à Noam Chomsky, plus axé sur ses différentes approches militantes. Cet immense intellectuel américain a en effet consacré une part de ses écrits aux mécanismes du pouvoir (Comprendre le pouvoir, aux éditions Aden), et plus particulièrement aux constructions du mensonge d’Etat et de la terreur comme contrôle des masses (entre autres dans Pouvoir et terreur. Entretiens après le 11 septembre). Mais également à la perversion médiatique comme autre forme occidentale de propagande (la fameuse fabrique du consentement développée dans le documentaire de Mark Achbar, Chomsky, les médias et les illusions nécessaires), ou aux actions militaires des USA (De la guerre comme politique étrangère des Etats-Unis, chez Agone). Quatre films viendront rappeler, au Méliès, la pertinence et l’intelligence de la pensée chomskienne, avec pour point d’orgue une soirée spéciale, le samedi 26 avril, en présence d’intervenants, avec la projection de Chomsky et compagnie et du dernier opus de Michel Gondry.
Gaby Levielle