The Tellers + Stuck in the Sound + Heidi > le 21 au Cabaret Aléatoire
On commence avec le suicide de la semaine : un plateau « indie » qui tombe un mercredi soir, avec des groupes que personne ou presque ne connaît, et par une température que l’on peut désormais très officiellement qualifier de saison. Vous étiez là pour la soirée Tigersushi samedi dernier au soir ? Non. C’est là tout le problème du Marseillais type : dès qu’il faut mettre un pull pour glisser un pied dehors, qui plus est pour aller découvrir des artistes sans doute formidables mais forcément moins grisants qu’une tournée de 51 au Petit Nice, il n’y a plus personne. Alors, faire un peu de promo ou pisser dans un violon ? Mon cœur balance. Et je n’ai pas de violon à disposition. Les Tellers nous viennent de Belgique, ils sont jeunes, ils ont des jeans slim, ils sonnent comme des Libertines acoustiques. Les Stuck in the Sound sont de Paris, ils sont jeunes, et cent fois meilleurs que les Naast. Qu’est-ce qu’il faut pas faire…
Hands full of ink (62TV Records/V2) www.thetellers.be
Air + Au Revoir Simone > le 22 au Dock des Suds
On garde un formidable souvenir du concert donné par Air au Moulin. C’était à l’époque de leur chef-d’œuvre (10 000 Hz Legend), ce disque de la remise en cause qui dévoilait leur côté sombre, et bénéficiait sur la tournée consécutive du soutien de musiciens américains pour le moins rodés (dont Jason Falkner, qui prenait à lui seul toute la lumière). Un grand moment de béatitude. Mais depuis, s’il a pu donner l’impression de rebondir sur des expériences diverses, le duo versaillais s’est surtout bien embourgeoisé : deux albums et un solo (Darkel) pour sonoriser votre intérieur Ikea, une médaille de Chevaliers de l’Ordre des Arts et des Lettres, la production du premier Charlotte Gainsbourg. Air est rentré dans le rang. Quelque chose nous dit que ce concert pourrait en faire état, mais la simple idée de voir les trois New-Yorkaises d’Au Revoir Simone, comme échappées de Virgin suicides (tiens donc), suffit à nous ravir.
Pocket symphony (Virgin) www.pocket-symphony.com
La Familha Artus > les 23 et 24 à l’Intermédiaire
Nouvelle édition du Festival des Méditerranées, dont la programmation (qui va puiser sa sève de l’Italie jusqu’au Maghreb) s’étale sur trois semaines à l’Intermédiaire. On aurait tort de croire que seules des formations dites « folkloriques », avec ce que ce terme a de péjoratif dans l’inconscient collectif, viennent s’y produire. Car les cinq membres de La Familha Artus, originaires des Landes, font une musique à nulle autre pareille. « Que jogam çò qu’èm » : nous jouons ce que nous sommes. A savoir des musiciens enracinés dans leur terroir, mais en mouvement vers les ailleurs qu’ils explorent : le répertoire traditionnel gascon se frotte ici à… l’electronica, les flûtes et la vielle à roue se mêlent à des sonorités qui relèvent volontiers de la musique acousmatique. Bref, ces gens-là poussent encore plus loin ce que Dupain ou Massilia Sound System font ici : donner du relief aux ponts qui relient tradition et modernité.
Òrb (Collectif ça-i/L’Autre Distribution) http://familha.artus.free.fr
Gonzales feat. Mocky + Angie Reed + Jeans Team… > le 24 au Cabaret Aléatoire
Depuis qu’elles ont pris les commandes de la Friche, la semaine dernière, c’est un peu le bordel. Elles fixent des rendez-vous sans queue ni tête aux journalistes, déboulent sans prévenir dans les émissions d’une radio, Grenouille, où elles cherchent encore désespérément la trace de Kermit, et manigancent dans l’ombre un gros coup dont on aura un aperçu exclusif à la fin du mois. Qu’on se le dise : le régime des marionnettes, ça ne fait que commencer… (voir p.5). De fait, on ne sait pas trop ce qu’il va advenir samedi soir, puisque celles qui sont donc à la tête du mouvement, les Puppetmastaz, ont ramené de Berlin les quelques rares êtres humains avec qui elles semblent encore s’entendre. De sacrés spécimens : Gonzales et Mocky (entertainers chevronnés), Angie Reed (performeuse échappée du crew Chicks On Speed), Jeans Team (gang electro-pop à la Stereo Total)… Attendez-vous à tout, même au pire.
www.myspace.com/puppetmastazmarseille
The Souljazz Orchestra > le 24 au Poste à Galène
En amont du festival Tighten Up, qu’elle organise en décembre au Cabaret Aléatoire avec de nombreux artistes (Martha High feat. Shaolin Temple Defenders, Rob Swift, Bus Driver…), l’association Piedenez Prod vous propose un avant-goût de choix : The Souljazz Orchestra. Précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas de l’orchestre maison du label anglais Soul Jazz, mais d’une formation… canadienne qui revendique pleinement l’héritage afro-beat de Fela, tant au niveau de la forme (pulsation funk tribale et cuivres à foison) que du fond (l’engagement est de mise avec leur chanteur Mighty Popo, rwandais). A la façon des New-Yorkais d’Antibalas, The Souljazz Orchestra sait relever sa mixture d’épices glanées ici et là (latin-lazz, soukous, soul…), ce qui en fait logiquement une parfaite machine à danser. Pour info, l’animateur/Dj anglais de référence Gilles Peterson (BBC1) est à fond derrière eux : toujours bon signe.
Freedom no go die (Do Right Music/La Baleine) www.souljazzorchestra.com
PLX