L’association Le Mur du Son fête ses vingt ans d’activisme en faveur des musiques des diasporas, et les dix de son festival Métissons
« Moi, le terme musiques du monde m’a toujours donné des boutons ! » s’exclame Cati Antonelli, fondatrice de l’association Le Mur du Son Spectacle. L’évènement 20 ans et une virgule consacre cette semaine un triple anniversaire : les vingt ans d’existence de l’association, les dix ans du Festival Métissons et l’ouverture prochaine du Centre des Nouvelles Musiques Traditionnelles et des Cultures Minorisées : la Ruche. Cinq soirées de concerts, de la musique égyptienne au chant espagnol, et des projections. Si Cati Antonelli insiste tant sur les termes donnés à ces propositions, c’est que l’idée est précise : « La différence est la même qu’entre une langue morte et une langue vivante. Nous proposons au public des musiciens qui connaissent et maîtrisent le langage des musiques traditionnelles, mais qui créent avec elles, s’ouvrant sur d’autres univers. » L’association est née en 1987 au travers d’une mission d’accompagnement d’artistes, en charge notamment du groupe afro-funk MicMac. En 1993, une rencontre décisive : Lokua Kanza, musicien et ancien choriste de Manu Dibango, croise la route de Cati, qui organisera son premier concert à Marseille. D’autres rencontres suivront, la crédibilité de l’association est établie et son identité se précise, ouvrant la porte à des partenaires comme la Région ou la Ville après dix années sans subventions. Suite logique : le Festival Métissons, de 1997 à 2001 à la Friche, puis au théâtre de la Sucrière, propose la découverte des musiques des diasporas. Le maître mot ? « Le plaisir de la découverte. Car derrière un musicien, il y a toujours une histoire humaine, englobant des univers qui se croisent. » Garder l’empreinte sonore de la mémoire collective en la réinventant. Rendre compte de cette aventure humaine, c’est l’enjeu de la Ruche désormais : « La musique est une porte ouverte sur le monde. Il n’y a pas besoin de connaître les codes d’une culture pour être touché par sa musique, c’est un langage universel » soutient Cati. La Ruche se présente donc comme un point de rencontre, un lieu de création et de diffusion. Résidences d’artistes, concerts et ateliers d’initiation aux musiques et aux chants traditionnels, ouvriront en janvier 2008. « C’est le résultat de vingt ans de travail dans cet univers. Nous espérons que nos partenaires vont continuer à nous soutenir, afin de porter ce lieu et de lui permettre de rayonner à Marseille, car tout projet naît de la rencontre de la confiance et d’un défi. » »
Bénédicte Jouve
20 ans et une virgule, du 20 au 24 novembre au théâtre Le Papyrus (5 rue de la Cathédrale, dans le quartier du Panier) www.lemurduson.org