48h Chrono à la Friche la Belle de Mai
Le temps d’une danse
Pour cette troisième édition, la danse sera le fil rouge des 48h Chrono. 48 vraies heures, voire 49, que vous ne verrez sûrement pas passer. Du vendredi au dimanche, deux jours et deux nuits, une programmation des plus denses : une cinquantaine de propositions entre spectacles, performances d’artistes et autres invitations à la danse. Montre en main.
Faire du taï-chi le dimanche matin sur le toit de la Friche, vous en rêviez. Ou danser le tango avec un bel inconnu le samedi soir, joue contre joue. Mais encore, initier vos enfants au voguing des 70’s parce que l’exposition Asco & Friends de Triangle s’y prête bien. La Friche La Belle de Mai a decidé de combler les amateurs de danse — averés, avertis, pratiquants ou encore non croyants. Il faut bien le reconnaître : danser, bouger, rêver de corps… L’arrivée de l’été nous y pousse. Ateliers, stages, bals et installations participatives, tout est là pour se déhancher. Il y a tant de tout, partout. Il sera donc bon de s’égarer dans les pages du programme et dans les rues d’une Friche devenue capitale ephémère de la danse.
Assistez à des spectacles déambulatoires, comme les étranges Mitsi de Mathilde Monfreux, ou à des performances de rue, concoctées par l’équipage de Georges Appaix, chorégraphe et résident pionnier de la Friche. Autre moment fort pour artiste incontournable : Christophe Haleb a preparé un duo décapant et loufoque sur le couple, alors que la douce Geneviève Sorin remontera son duo Hep ! Garçon, créé l’an dernier avec la tendresse et la ludicité qui la caractérisent. Le trop rare Robin de Courcy, plus engagé, nous sensibilise aux faces cachées du monde du spectacle : la production, la diffusion, tout ce que le spectateur ne voit pas — une démarche pédagogique adressée au public plus que bienvenue par les temps qui courent. Bien sûr, l’association pionnière et formidablement activiste Marseille objectif DansE, dont les locaux sont installés à la Friche depuis ses débuts, a expertisé la programmation. Parmi ses choix, moD (comme on dit chez les initiés) présentera ici pour la première fois l’installation performative de Tino Seghal, récemment récompensé à la Biennale de Venise. Comme une visite dans une sorte de musée de la danse en plein champ d’arts visuels. D’autres structures marseillaises ont joué le jeu : l’Officina/Dansem propose des ateliers chorégraphiques avec Montaine Chevalier, sur la notion de paysage, tandis que Klap s’intéresse à l’Afrique et le Festival de Marseille à la compagnie new-yorkaise Kyle Abraham, mêlant les pratiques, entre danse urbaine et contemporaine… Ainsi disons-le, on est bien, là, à la Fr(a)iche.
Joanna Selvidès
48h Chrono, du 27 au 29/06 à la Friche la Belle de Mai (41 rue Jobin, 3e).
Rens. 04 95 04 95 95 / www.lafriche.org