Les mille et un dialogues

Aboutissement d’un travail de collecte mené sur deux ans autour de la dramaturgie arabe contemporaine, Hiwarat (« Dialogue » en VF) entend « participer à l’affirmation et à la circulation du répertoire théâtral arabe contemporain ». Un cycle. Des dialogues.

Lorsqu’on demande aux protagonistes pourquoi un tel projet, la réponse est claire, simple : « Pour faire découvrir une culture autrement, laisser derrière les stigmatisations, et réfléchir. » Et ils s’en donnent les moyens. Notons par ailleurs qu’il s’agira de la dernière contribution de Catherine Marnas, puisqu’elle rejoindra la scène nationale de Bordeaux dès janvier. Ue aventure également associée à l’Ecole Régionale des Acteurs de Cannes (ERAC), qui est au cœur du travail de fin d’études des étudiants. Née de collaborations à tous les étages (originellement avec El Gosto Théâtre), cette volonté de mettre en exergue l’écriture arabe contemporaine voit le jour en 2003, lorsque la Friche entend mener un important travail de valorisation d’œuvres souvent méconnues de ce côté-ci de la Méditerranée. Un travail de longue haleine : si collecter trois cents écrits inédits nourris des codes de la société arabe actuelle n’est pas une mince affaire, n’en sélectionner que six à la sortie (afin de les mettre en scène, donc) relève de la prouesse. Mais aussi et surtout, quatre créations théâtrales entièrement en langue arabe, ce qui n’est pas monnaie courante en France. Une performance qui ne s’était pas produite depuis plus de trente ans, également accomplie par la Comédie-Française en mai grâce à Rituel pour une métamorphose. Il faut dire que présenter la création moyen-orientale tombe sous le sens d’une année Capitale qui se veut axée sur « les cultures méditerranéennes ». Car c’est aussi à Marseille qu’ont eu lieu, en mai dernier, les premières Rencontres internationales des Cinémas arabes proposées par Aflam. Inutile de refaire ici l’histoire de la ville, ses origines, ses échanges et cette mixité qui en est le ciment… En ces temps de stigmatisation, Hiwarat s’emploierait donc à faire progresser les mentalités ? Ou peut-être à dévoiler ce que l’on ne sait pas encore sur cet univers proche ? Un peu tout ça en même temps ? Le meilleur moyen de savoir est encore d’aller voir…

Marine Grimaudo

Hiwarat / Cycle Dramaturgies arabes contemporaines : jusqu’au 14/12 à Marseille (Friche La Belle de Mai) et en Région PACA.
Rens. 04 95 04 95 95 / www.lafriche.org / www.mp2013.fr

La programmation détaillée de Hiwarat jour par jour ici