Daniel Buren – Défini, fini, infini au MAMO
Vers le défini et l’au-delà
Les pièces de Daniel Buren profitent de la lumière qui baigne le toit-terrasse de la Cité radieuse. Une exposition au sommet.
Toujours le même éblouissement lorsque l’on atteint le sommet de la Cité radieuse. La ville se dévoile, s’étire jusqu’à l’horizon dansant des massifs qui l’entourent, dans ce bleu confondant de pureté en cette fin d’été : quel luxe de pouvoir exposer dans un tel cadre !
Les œuvres proposées par Daniel Buren se situent là où le ciel et le béton lumineux se touchent, à cette interface si précieuse qu’est le toit-terrasse.
Nouvel invité d’Ora-Ito, l’artiste y a pris ses quartiers d’été et donne des airs de cathédrale au gymnase, réinterprétant les vitraux colorés mâtinés de silence.
A l’air libre, il joue avec le ciel, fait œuvre avec les couleurs changeantes du jour, essaye de capturer l’essence de cette lumière marseillaise qui parle de la Méditerranée.
On déambule parmi ces fragments de reflets qui parfois capturent un bout d’horizon, un toit d’immeuble ou le vert poudreux des collines. Les pièces exposées font appel au corps, on se penche, on se contorsionne afin de capturer une vue, on s’approprie l’orientation des miroirs dessinés par l’artiste. Les courbes rectilignes et les couleurs choisies semblent reprendre une esthétique toute corbuséenne, fondant parfois les pièces avec leur socle, renforçant la relation de l’art au lieu.
Néanmoins, toute monumentale que soit l’exposition, on sait bien que le lieu, le contexte est pour beaucoup dans l’impression de grandiose que l’on retient. Le coton des nuages ne s’accroche pas aux angles des miroirs qui contiennent le vertige.
Bérengère Chauffeté
Daniel Buren – Défini, fini, infini : jusqu’au 31/10 au MAMO (Cité Radieuse Le Corbusier, 280 boulevard Michelet, 8e).
Rens. www.mamo.fr