L’Enfance Rouge + Justin K. Broadrick > le 15 à Montévidéo
Doctor Flake > le 16 au Balthazar
Camille > le 17 au Palais des Congrès
Neurotic Swingers + Holy Curse + Aggravation > le 17 au Cabaret Aléatoire
Bojan Z Trio > le 21 à l’Espace Julien
L’Enfance Rouge + Justin K. Broadrick > le 15 à Montévidéo
Nouvelle session très électrique, à l’initiative du GRIM, pour le troisième volet de la série One shot. Encore une fois, les artistes invités façonnent une musique intransigeante, libre, échappant aux canons d’un système qu’ils s’efforcent de pervertir avec leurs propres armes. Politique, l’œuvre de L’Enfance Rouge l’est ainsi assurément : ce trio franco-italien n’hésite pas à user de plusieurs langues pour faire passer son message, radical et anti-capitaliste, et se revendique aussi bien de la musique contemporaine que du post-rock. Bref, de ceux qui ont un jour fait avancer les choses, à l’instar de leur invité de marque, Justin K. Broadrick (Napalm Death, Godflesh, Techno Animal…), qui présentera pour la première fois en vingt ans son mythique premier projet ambient-core : Final.
Krsko-Valencia (Wallace) et 3 (Neurot Rec.) www.enfancerouge.org
Doctor Flake > le 16 au Balthazar
Dans la lignée de Dj Cam, Kid Loco ou de certaines productions du label lyonnais Jarring Effects, voici un jeune producteur d’abstract hip-hop tout à fait recommandable. Un sampler, deux platines et un PC : voici tout ce qu’il faut à notre expert en interventions chirursicales pour rejoindre le panthéon des « recycleurs d’émotions », tels qu’il les nomme, ceux-là même qui rendent hommage à la musique des autres en la détournant habilement de son contexte. Certes, l’idée n’est pas neuve, elle a même eu son heure de gloire il y a dix ans (les labels anglais Mo’Wax, Ninja Tune et Pussyfoot). Mais la finesse des compositions de Doctor Flake le prévient de toute forme de plagiat : la démarche apparaît sincère, et la présence de visuels sur scène vient confirmer ce sentiment.
Interventions chirursicales (Zoo/Differ-ant) www.doctorflake.free.fr
Camille > le 17 au Palais des Congrès
Cette semaine, deux des « révélations scène » de l’année affichent complet : Anaïs et Camille, cette dernière ayant finalement obtenu le titre en question lors des Victoires de la Musique (ainsi que celui, tout aussi mérité, d’album « révélation » de l’année). C’est dommage pour tous ceux qui n’y seront pas, et en même temps une excellente nouvelle : ce sont des filles qui tirent aujourd’hui la variété vers le haut, en lui insufflant ce zeste de malice qui fait tant défaut à toutes les piailleuses en place. Si Anaïs doit désormais prouver qu’elle peut, en studio, sortir un album à la hauteur de celui qui a placé Camille sur orbite, celle-ci suit ce mois-ci le chemin inverse en publiant un « live ». La formule qu’elle y déploie en trio (avec machines et boîte à rythmes « humaine ») est à son image : pétillante et anticonformiste.
Live au Trianon (Virgin) www.camille-lefil.com
Neurotic Swingers + Holy Curse + Aggravation > le 17 au Cabaret Aléatoire
Les Neurotic Swingers fêtent cette semaine la sortie de leur nouvel album (voir p.5) au Cabaret Aléatoire. Premier constat : ce gang marseillais a aujourd’hui suffisamment d’atouts dans sa manche (connexions à l’étranger, distribution d’envergure, retombées dans la presse spécialisée…) pour séduire des salles à la jauge plus grande que celle de la Machine à Coudre. Et c’est bien tout ce qui lui manquait, son auditoire s’épaississant au fil des mois sur le mode « rock » – puisse la scène locale bientôt connaître une émulation similaire à celle qui anime Paris depuis plusieurs mois. Second constat : ce ne sont jamais vraiment les mêmes qui sont à l’honneur, les « Neurotics » invitant cette fois-ci des Parisiens bien rodés (Holy Curse) et des Marseillais qui montent (Aggravation). Punk un jour…
Sexy & mysterious (Lollipop/Pias) www.chez.com/neuroticswingers
Bojan Z Trio > le 21 à l’Espace Julien
La musique a ceci de commun avec le genre humain : ce n’est qu’en opérant les croisements les plus fortuits, et sans nécessairement le vouloir, qu’elle se régénère en profondeur. Ainsi de Bojan Zulfikarpasic, musicien d’origine yougoslave, installé en France depuis suffisamment longtemps pour que l’on l’oublie, et de son œuvre, dont beaucoup disent qu’elle porte encore les stigmates de ses racines balkaniques. Pianiste émérite, Bojan Z fait partie de l’ex-nouvelle génération du jazz français (il a commencé avec Julien Lourau, Magik Malik, Noël Akchoté) que les plus anciens ont eu tôt fait de prendre sous leur aile (il fut révélé par Henri Texier, au sein du fameux Azur Quartet, et reste le pianiste fétiche de Michel Portal). Bref, un cador, que l’équipe du Cri du Port invite en prélude à son nouvel album.
Xenophonia (Label Bleu) www.bojanz.com
PLX