LE COMBAT ORDINAIRE T3 : Ce qui est précieux. De Manu Larcenet (Dargaud)
Comme l’ensemble des dessinateurs dits « phares » de la nouvelle BD (Blain, Sfar, Trondheim etc.) et qui, aujourd’hui, n’éclairent plus guère… (lire la suite)
Comme l’ensemble des dessinateurs dits « phares » de la nouvelle BD (Blain, Sfar, Trondheim etc.) et qui, aujourd’hui, n’éclairent plus guère, Larcenet a, depuis le premier tome du Combat ordinaire (mars 2003), publié treize albums[1]. Une masse de production pharaonique, dont la qualité pâtit, immanquablement. Semblant de scénario (La Ligne de front), histoire qui dure pour durer (Les Cosmonautes du futur), sentiment de répétition (Le Retour à la terre)… Sur ce troisième opus, Larcenet arrive pourtant à éviter les trop nombreux écueils qui avaient fini par plomber la fluidité et la drôlerie de ses premiers albums (Soyons fous, A l’Ouest de l’infini…). Il s’éloigne d’un propos démagogique particulièrement gênant sur le deuxième tome (relire les diatribes « politiques »), son dessin retrouve de la générosité et les personnages appartiennent de nouveau à leur auteur. Une réflexion plus intime voit également le jour, enfin défaite de ce maniérisme polluant qui a pris l’habitude, dès qu’il s’agit d’être (faussement) autobiographique, de s’installer comme un mastodonte grossier et impoli. Ce Combat ordinaire qui, jusqu’à présent et malgré son succès, restait vraiment ordinaire, le devient un peu moins ou, en tout cas, le devient dans le bon sens du terme, c’est-à-dire sobre et simple.
LV
Notes
[1] Blain en est à six albums depuis la même période, Sfar à 26 et Trondheim à 24.