Tapage nocturne - Sascha Funke

Tapage nocturne – Sascha Funke

Tapage-Sasha2.jpgA l’époque de son premier album (1), on avait déjà décelé chez Sascha Funke, producteur et Dj berlinois versé dans la techno, une réelle propension à aérer sa musique. Très personnelle et volontiers mélancolique, elle se distinguait déjà des canons en vigueur sur le label qui l’hébergeait (Bpitch Control), mais aussi de la production minimale assez austère qui dominait à l’époque. Et puis, plus grand chose, quelques maxis épars… jusqu’à ce que la nouvelle ne tombe, à la rentrée 2006 : Sascha venait s’installer à Aix, pour quelques mois, avec son ami Paul Kalkbrenner (également signé sur Bpitch). Aix ? Cette ville de province à la scène club quasi-inexistante ? Pas tout à fait : à un quart d’heure en voiture, tout près du Set Club, les deux compères avaient déniché une maison sise entre un terrain de golf, des vignes et une étable… Cadre plutôt bucolique, donc. Sascha : « Je suis né à Berlin, que je n’ai jamais quitté plus de trois semaines en trente ans. J’ai donc senti qu’il était temps pour moi de faire un break… à la campagne. J’avais joué quelques fois à Aix avant, et j’étais tombé amoureux du coin : l’endroit rêvé pour produire un album et profiter du soleil… L’aéroport de Marseille n’étant pas loin, je pouvais facilement prendre l’avion chaque week-end pour mes bookings. » Jusqu’à mai 2007, loin du tumulte de la ville, notre homme va donc profiter de la vie, entre escapades dans la campagne aixoise et bons petits restos, ne donnant signe de vie à ses admirateurs que lors d’une résidence mensuelle dans un petit café du centre-ville… « Pour ces Mittwoch parties, nous invitions nos amis dj’s allemands, qui en profitaient pour rester en vacances quelques jours. Nous avons d’ailleurs essayé d’organiser une after chez nous un soir, avec les platines sur la terrasse… mais seules une dizaine de personnes sont venues. C’était très cool, mais Aix n’est pas Ibiza ! » C’est donc dans cette ambiance pour le moins détendue que Sascha a entrepris, naturellement, la conception de son second album : un Mango apaisé, serein, plus organique, empli de ce supplément d’âme que seules les échappées permettent. Les titres parlent d’eux-mêmes : We are facing the sun, Chemin des Figons (la rue où il séjournait) ou encore Lotre (son resto de prédilection)… « Cet album a été conçu pour être écouté n’importe où, n’importe quand. C’est comme ça que j’aime écouter la musique, dans une optique pop. Le challenge était pour moi de composer une sorte de bande-son, quelque chose qui puisse t’accompagner quand tu roules en pleine nuit dans les rues sombres, ou sur ces routes de Provence inondées par le soleil, comme je le faisais souvent… Mango est un disque qui t’accompagne, et j’espère que les gens le prendront tel quel. » Ce qu’il nomme lui-même de la « deep romantic techno » constitue la matière première de ses mixes, logiquement plus enlevés. Pour fêter la sortie de Mango, vous pourrez voir vendredi soir ce beau gosse à l’œuvre, au Spart, le premier club à l’avoir accueilli à Aix il y a quatre ans : « J’aime beaucoup l’atmosphère : c’est assez clubby et le public est un bon mix de gens très différents. Yass et Elsa, qui organisent ces soirées, sont adorables. » Voilà qui augure d’une relation durable avec Sascha, l’un des rares à avoir entrepris le chemin à l’envers, de Berlin à la province.

PLX

Le 15 en dj-set au Spartacus, Plan-de-Campagne, minuit
Dans les bacs : Mango (Bpitch Control/Pias)

Notes
  1. Bravo (Bpitch Control/Pias) []