5 concerts à la Une 214
Lydia Lunch > le 13 à Montévidéo
Quelques mois après le passage de James Chance à Montévidéo, l’équipe du GRIM remet le couvert avec une autre légende du New-York post-punk, no-wave, downtown 81 et autres appellations de cette période séminale dont on mesure encore aujourd’hui pleinement le leg sur la scène arty contemporaine. Lydia Lunch est à ce titre une icône, car elle porte en elle toute la multiplicité de cette époque, ce champ des possibles à jamais inscrit dans l’histoire : performeuse, musicienne, photographe, poète, actrice, écrivain, elle a collaboré avec des gens comme Nick Cave, Sonic Youth, Richard Kern, Henry Rollins, Asia Argento, j’en passe et des plus graves. Mais son médium de prédilection, celui qui lui permet de pousser son cri primal, un cri de révolte et d’insoumission, c’est le spoken word. Avec Blood is just memory without language, attendez-vous donc à une prestation intense, de chair et surtout de sang.
www.lydia-lunch.org
Sam Karpienia > le 14 à l’Escale St-Michel (Aubagne)
Plébiscité par la critique mais n’ayant finalement pas rencontré le succès escompté, Dupain a donc rendu les armes. Une injustice : ce groupe était l’un des trop rares à donner une image valorisante de Marseille, à incarner pleinement cet équilibre fragile entre tradition et volonté d’aller de l’avant, cet idéal d’universalité basé sur une mise en avant de ses propres racines. Mais Sam Karpienia, cette voix qui porte en elle et au loin, ne pouvait s’en tenir là. Il a donc récemment donné naissance à un projet plus personnel, en creusant avec ses amis Daniel Gaglione (mandole) et Bijan Chemirani (percussions) le sillon d’une musique minimaliste dans la forme, mais maximaliste quant à la palette d’influences qu’elle absorbe. Après une carte blanche à la Meson (novembre) et avant l’enregistrement de l’album au Nomad’Café (mars), le voici en résidence à Aubagne, avec concert filmé à la clé. On en reparle bientôt.
www.myspace.com/samkarpienia
Double U + I&Fused + Sébastien Casino > le 15 au Balthazar
Petit événement vendredi soir au Balthazar, qui s’écarte ici des sentiers relativement battus de sa programmation avec un magnifique plateau « découverte ». Au programme : trois artistes montpelliérains très singuliers, dont le principal point commun est d’utiliser les machines en tant qu’auteurs à part entière, afin d’écrire des chansons que la technologie sait aussi servir, bricolées à la maison avec le soin de l’artisan. Mais si les trois hommes se connaissent bien et bossent parfois ensemble, ils empruntent chacun leur propre chemin : plutôt folk pour Double U (révélé sur le label de Jazzanova), pop intimiste pour I&Fused (une moitié des Shoppings, ce duo qui s’est fait connaître en bousculant les canons de la hype l’an passé) et hip-hop pour Sébastien Casino (dont l’univers à la Anticon lui a récemment valu de rejoindre le label US de Subtitle). Sachez-le : ces mecs-là ont du métier derrière eux, et encore beaucoup à offrir.
The imaginary band (Nocturne), Slow eater (Ici d’ailleurs) et sorties à venir (B.E.A.R)
Lords of Altamont > le 15 au Poste à Galène
Or donc, vous auriez investi dans un vieux cuir usé après avoir vu un concert de Black Rebel Motorcycle Club sur Arte. Ainsi, vous trouvez que le Velvet est un groupe formidable depuis que vous avez acheté l’un des albums des Dandy Warhols, yep, celui avec la banane. Et puis les Libertines, avec ce Doherty en guise de Johnny Thunders des temps modernes, merde, quelle claque ! Bref, le rock’n’roll, c’est comme la montagne : ça vous gagne ! Hein ? Oui ?! Eh bien tout ça, c’est du pipi de chat. Parce qu’au rayon mythologie, les Californiens de Lords of Altamont annihilent toute concurrence : nantis d’un blaze à faire frémir plus d’un Hell’s Angel (la tragédie du fameux concert donné en 69 par les Stones, avec macchabée à la clef) et surtout d’un son qui puise autant dans le Raw power des Stooges que chez les Sonics, ces cinq proto-bikers jouent vite, fort, sans temps mort. Pas vraiment un truc de danseuse, donc.
The Altamont sin (Easy Action) www.lordsofaltamont.com
Jahcoozi + Filastine > le 16 à l’Affranchi
Si la veille, on ne savait plus où donner de la tête, samedi soir, y’a pas à transiger : direction L’Affranchi pour un plateau 100% urbain, 100% actuel, 100% crossover. Le nom de Jahcoozi vous dit sans doute quelque chose : il y a deux ans, ce trio berlinois était l’une des révélations du festival Marsatac. Avec une chanteuse d’origine sri-lankaise pour arme fatale (formidable présence scénique), Jahcoozi avait enchanté par son cocktail détonnant de hip-hop, d’electro et de r’n’b, futuriste à souhait : une sorte de croisement entre M.I.A et Modeselektor, mais en plus accessible. Le truc qui mériterait de faire un carton sur MTV, si tant est que cette chaîne serve un jour à quelque chose : incontournable, d’autant plus que, oui, c’est une date unique en France. Ajoutez-y en ouverture le « live machines » de Filastine, infatigable globe-trotter découvert chez nous par le label Jarring Effects, et soyez sûrs que votre argent sera bien placé.
Blitz’n’ass (A Sound/Pias) et Burn it (Jarring Effects) www.jahcoozi.com et www.filastine.com
PLX