Lampedusa Beach, du 5 au 9 février aux Bernardines en escale au Théâtre du Merlan
Le grand Bleu
Shauba veut quitter son Afrique natale. Elle rêve d’une vie nouvelle, sur une terre lointaine qu’elle imagine pleine de promesses. Passagère d’un bateau clandestin plein d’exilés, elle mourra noyée.
La Sicile comme première étape, la porte de l’Europe, de la terre promise. Lampedusa c’est une petite île au large de la Sicile où s’échouent les bateaux plein de clandestins. Shauba est à bord d’un bateau qui va couler. Une plongée au fonds des abysses où elle nous entraîne avec elle. Comme dans une longue apnée, le spectateur assiste à l’horreur d’un corps qui se noie et qui lutte. La pièce fonctionne comme un long poème épique sur le drame des clandestins prêts à tout pour troquer leur misère contre un exil salvateur. Au fond de la scène, deux femmes et un homme. Leur présence silencieuse accompagne le monologue de l’actrice. Muets tout au long de la pièce, ils peignent entièrement Shauba en noir. Ce noir qui est le stigmate visible de sa condition d’exilée. Un texte dit au bord du souffle, par un corps tendu, accentue l’impression de malaise et d’étouffement. Odyssée ratée, Lampedusa Beach c’est la fin d’un rêve de notre époque, la mise en scène d’un naufrage annoncé.
Texte : PB/BJ
Photo : Thomas Fourneau
Lampedusa Beach
Texte de Lina Prosa. Mise en scène de Marie Vayssière en co-réalisation avec le théâtre Massalia.
Du 5 au 9 février aux Bernardines en escale au Théâtre du Merlan.