La belle saison

Pour sa trente-septième édition, les Hivernales, l’un des plus vieux festivals de danse contemporaine, attise la curiosité via un programme éclectique recueillant les ardeurs des compagnies internationales. Regard.

« De la suite dans les idées… », telle est la thématique de cette année, imaginée par Emmanuel Serafini, directeur du Centre de développement chorégraphique d’Avignon. Ce dernier poursuit la réflexion sur la question de l’identité et des racines, entamée à son arrivée en 2009. Si les éditions précédentes couvraient plus particulièrement une zone géographique (Asie, Afrique, Méditerranée) ou un style de danse (hip-hop), cette saison amorcera une large synthèse réunissant les diverses sphères de la danse, toujours dictée par une écriture contemporaine.
Question sous-jacente : comment choisir d’inviter tel ou tel artiste lorsqu’on reçoit plus d’une centaine de propositions par mois ? Par « coup de foudre », selon Emmanuel Serafini, mais pas seulement. Il faut aussi tenir compte des exigences techniques des lieux exploités, scènes de théâtre en majorité dans cette ville bercée par l’art dramatique. Et à cela s’ajoute le vif désir de construire de nouveaux ponts entre créateurs et spectateurs, plus sensibles que réels cette fois-ci, grâce à des initiatives artistiques qui résonnent et communiquent entre elles.
Les Hivernales adoptent un rythme qui s’adapte aux envies du public, avec des spectacles à la jauge et au caractère différents selon les horaires, auxquels s’ajoute un travail de proximité remarquable réalisé par l’équipe du CDC en pays avignonnais tout au long de l’année. Notons, par exemple, les « Lundis au soleil », projet mensuel qui instaure un moment d’échange et de dialogue sur l’écriture de la danse contemporaine par le biais de répétitions publiques. Avec son volet de formation et de transmission tous niveaux, le festival continue aussi d’affirmer son originalité et fait de la pratique amateur le pivot de sa construction identitaire en l’intégrant aussi bien dans la MJC de quartier que dans les événements spécialisés en la matière.
Enfants et grands-enfants, HiverÔmomes vous invite, enfin, à passer un moment juste avant le festival, afin de découvrir ce genre d’art peut-être encore trop abstrait pour les plus jeunes.
Pour les plus âgés, il s’agira de danser verticalement avec les Lézards Bleus d’Antoine le Ménestrel, de se tordre sous la houlette de Rachid Ouramdane, de plonger dans la mémoire avec la compagnie 3637 ou encore de propager la clameur des arènes avec les danseurs et lutteurs de Salia Sanou.
De quoi faire de l’hiver une belle saison pour l’art chorégraphique.

Laura Legeay

Les Hivernales : du 18 au 28/02 à Avignon.
Rens. : 04 90 39 40 74 / www.hivernales-avignon.com

Toute la programmation du festival Les Hivernales ici