5 concerts à la Une 216
Gatineau > les 27 et 28 à l’Intermédiaire
On connaissait le plus américain des rappers canadiens (Buck 65), on mériterait de connaître le Pharrell Williams canadien (K-Os), on connaîtra bientôt les TTC canadiens (Omnikrom), voici en attendant les… Beastie Boys canadiens, enfin presque, reste quelques progrès à faire. Mais l’essentiel est-il bien là ? Si ce collectif revendique l’influence des New-Yorkais, tant au niveau de la déconne que du parti-pris musical (les instruments tiennent la même place que les samplers), il s’impose déjà comme l’une des révélations de la scène québécoise, riche d’une identité forte. Ses armes ? Un jeu de scène imparable (déguisements inclus), une bonne humeur communicative, et bien sûr un accent à couper au cordeau… Séba (Mc) et Sa Sucreté (compos), les deux têtes pensantes aux idées larges de Gatineau, devraient vite faire parler d’eux ici : ils commencent leur tournée française à l’Inter’, et la finiront à Bourges. Foncez !
Gatineau Lp (import) www.gatineau.mu
Kim Novak + Kami > le 28 au Balthazar
La semaine sera rock ou ne sera pas : entre le festival Rock’n’Roll Marathon (voir ci-après), les excellents Autrichiens 60’s de Staggers (vendredi à l’Inter’) ou la prochaine soirée de l’asso Chavana (samedi à la Machine à Coudre), il y aura matière à transpirer. Le Balthazar n’est pas en reste puisqu’il invite un excellent groupe de Caen : Kim Novak. Plus portés sur les mélodies que sur l’adrénaline pure, sur les guitares « ligne claire » que sur la distortion (ce qui ne les prive pas de quelques envolées noisy), bref, sur l’indie-pop que sur le punk (les ballades font aussi partie du jeu), ces quatre-là ont sorti l’an dernier un album qui n’a rien à envier à ses homologues anglo-saxons. Et témoigne encore une fois de la pertinence du label bordelais Talitres, qui a du nez dès qu’il s’agit de produire (ou de distribuer) ce qu’il se fait de mieux en matière de rock indé. En ouverture, Kami, une formation d’ici, a tout à fait sa place.
Luck & accident (Talitres) www.talitres.com
The Feeling of Love + Movie Star Junkie > le 28 au Boombox
La première des vertus du rock’n’roll ? L’urgence. Enchaînons donc à toute berzingue avec le Rock’n’Roll Marathon, un festival inter-associatif créé sous l’impulsion des forces vives de la scène alternative locale, qui en a un peu marre de voir sa dynamique freinée par le système en place (voir p.4). Choisir un concert plus qu’un autre (cinq dates au total) est absurde, puisque la variété des propositions pousse à tous se les cogner. Mais parce que la place nous manque, nous nous arrêterons sur celui-ci, qui commence à minuit dans une « cave » et aligne deux groupes qui déchiquettent. The Feeling of Love, de Metz, est généralement le projet d’un seul homme : du blues trashisé joué avec guitare, drum-kit et claviers. Ce soir en trio, ça devrait faire encore plus mal. Quant aux six Turinois de Movie Star Junkies, ils sonnent comme une locomotive qui viendrait percuter un saloon sans crier « gare » : normal, le chef est déjà saoul.
http://rocknrollmarathon.free.fr
Ken Stringfellow + Luis Francesco Arena + Chris Garneau > le 28 au Cabaret Aléatoire
Retour au calme avec la grande rentrée des Multiprises, organisées conjointement par le Cabaret Aléatoire et Radio Grenouille. Rappelons le principe : un plateau « découvertes » pour pas cher, relayé sur les ondes du triple huit FM afin de faire plus ample connaissance avec les artistes en présence. La nouveauté, c’est que le « direct antenne » se tient désormais aux Grandes Tables de la Friche, en before et en entrée libre, avec showcases annoncés des artistes sur un mode (forcément) acoustique. Voilà qui devrait vous donner un aperçu assez juste de la soirée à suivre, puisque les intéressés se produisent tous en solo : deux sont des ex-rockers convertis au songwriting folk (Ken Stringfellow des fameux Posies, Luis Francesco Arena de Headcases), et Chris Garneau, pianiste américain dont le nouvel album nous a touchés (voir p.6), est l’une des dernières signatures de l’excellent label Fargo (Paris).
www.cabaret-aleatoire.com
The Cure > le 4 au Dôme
C’est bien connu : les rockers passent généralement très mal l’épreuve du temps. D’autant plus s’ils ont connu leur heure de gloire dans les 80’s, qui n’ont jamais inspiré la rébellion… Mais Cure, ce groupe à guitares, n’a jamais fait du rock : il a inventé un style totalement basé sur un sentiment contraire – la résignation. Personne n’ayant jamais fait mieux (merci Ian Curtis), le groupe de Robert Smith a vieilli dignement sur ses acquis, un peu comme Depeche Mode, unique et intouchable. Le voici donc de retour à la veille d’un double album annoncé peu avant l’été, et sous un line-up excitant (Gallup toujours, et Porl Thompson qui rejoint à nouveau le groupe après l’avoir quitté en 93). En général, quand Cure se produit hors du cadre d’un festival, ses prestations durent parfois jusqu’à trois heures, et ça peut planer sévère. On espère juste, comme tout le monde, qu’ils joueront amplement la trilogie. Pour les souvenirs.
www.thecure.com
PLX