Carte blanche au… Rock’Roll Marathon
Les temps sont durs, mais la résistance s’organise : une définition du rock parmi tant d’autres. Cette semaine, une bonne partie des forces vives de la scène alternative locale, de l’Embobineuse à la Machine à Coudre, en passant par le team Lollipop qui rejoint Philippe Petit pour ses soirées Psychotic (re)Actions, se serre les coudes pour organiser un festival interassociatif en mode non-stop. Le petit texte qui suit, fourni par les intéressés, méritait bien d’être publié. Et leur discours d’être entendu.
« Un festival marathon afin de tester la vaillance de ceux qui pensent qu’au-delà d’une culture, le rock’n’roll est censé agir sur la vitalité des corps et des esprits. L’occasion est ici donnée de comprendre ce qui motive une telle action. La nécessité de voir se regrouper les lieux de diffusion indépendants apparaît dans l’actuel contexte politico-culturel : les procès-verbaux qui se multiplient à l’encontre des salles pour affichage sauvage, les décrets ministériels visant à interdire aux petits lieux (ne possédant pas la licence d’entrepreneur du spectacle — à savoir tous) de programmer plus de six concerts pas an, le rétrécissement de l’engagement financier des institutions… et bien d’autres choses encore font que les acteurs indépendants de l’expérimentation musicale doivent accomplir un travail d’autonomisation qui est bien éloigné du transfert des soutiens publics vers des soutiens privés. La première des pierres à poser à cet édifice consiste donc à comprendre comment les indépendants peuvent travailler ensemble (la marge de manœuvre est étroite) et surtout quels outils de communication ils auraient besoin de voir émerger pour y arriver. L’affichage, qui est également le représentant de la vitalité des propositions, mérite qu’on s’y arrête un peu. L’année dernière, les amendes n’ont cessé de pleuvoir, au point qu’une affiche pour ce festival a été élaborée sans mentionner ni les lieux, ni les dates : simplement une référence à un site Web, où se déploie toute la programmation. Quoiqu’il en soit, cet affichage se fait toujours d’une façon qui semble anarchique, et l’on est pas loin d’une guerre des emplacements : les places sont chères, et en plus de risquer de se faire épingler, les salles se recouvrent elles-mêmes, ce qui correspond à une certaine forme d’autocensure — à moins que ce ne soit un exemple de la dure loi du marché… L’absurdité de la situation vous invite donc cette semaine à venir courir d’une salle à l’autre pour manifester votre soutien à ceux qui refusent de voir disparaître, à force de harcèlement et de fatigue, ces lieux d’accueil de la scène locale aussi bien qu’internationale. Car quand bien même le réseau marseillais indépendant souffre d’une forme de déstructuration, il semble acquis qu’une mise en commun des outils de production (affichage et moyens de communication informatiques centralisés) serait la meilleure optique pour redonner du sens à ces projets. On pourrait ainsi espérer que les groupes programmés sur ce festival trouvent un écho plus important que celui qui existe actuellement… »
Du 27/02 au 2/03 à l’Embobineuse, la Machine à Coudre et au Boombox
Plus d’infos et texte en intégralité sur : http://rocknrollmarathon.free.fr