Festival + de danse à Klap
La volupté du souvenir
Ce mois-ci, Klap programme un mois de danse contemporaine sous le signe de Pina Bausch. L’occasion de découvrir de jeunes danseurs dans l’expression d’une danse qui se cherche des affinités avec le théâtre.
Pourquoi Pina Bausch reste-elle, peut-être à jamais, la référence de la danse contemporaine ? Parce qu’elle a su décloisonner l’expression corporelle en scénarisant la forme. Pina Bausch, c’est une femme qui a introduit la cigarette sur scène, un geste du quotidien qui convoque le salon, la chambre à coucher, le bal et la rue. Dès lors, la scène n’est plus un huis clos mais un monde ouvert à l’imprévu. Regarder le quotidien de la rue, au milieu des autres, c’est se rendre compte de la dinguerie du monde et y trouver une matière inépuisable pour mieux la retranscrire sur scène. De sept à soixante-dix-sept ans, la danse se réinvente désormais à qui ose se montrer tel qu’il est. Ce qui affole les puristes ravit le reste du monde. On ne s’étonnera donc pas du succès des Ballets C de la B et du chorégraphe Alain Platel, qui est peut-être le meilleur représentant de l’héritage de Pina Bausch. Pour ce mois sous le signe de Pina, Klap a choisi de donner la parole à des écoles de formation professionnelle (Coline, le Cannes Jeune Ballet, le CNSMD de Lyon) et de tenter de déceler ce qui se cache dans les aspirations de cette nouvelle génération. Un programme éclectique, des films aussi, pour tenter d’amener un peu de désordre et de fraîcheur dans cet art souvent regardé comme une discipline cloisonnée.
Karim Grandi-Baupain
Festival + de danse : du 20 au 31/03 à Klap, Maison pour la Danse (5 avenue Rostand, 3e).
Rens. : 04 96 11 11 20 / www.kelemenis.fr
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