Le Comptoir Toussaint la Victorine
Rêve de Comptoir
Situé au cœur du troisième arrondissement, l’ancienne friche industrielle du Comptoir Toussaint la Victorine vient d’être rachetée par la Ville. A l’heure où Marseille est toujours dans la course au titre de Capitale Européenne de la Culture 2013 et dans un contexte de veillée électorale, le Comptoir se rappelle au bon souvenir des élus.
Construit en 1860 dans le quartier de St Mauront/ Belle de Mai — estampillé Zone Urbaine Sensible — successivement fabrique d’allumettes puis entreprise de conditionnement d’épices, le site de 6300 m2 abrite aujourd’hui treize structures : associations artistiques et culturelles, mais aussi entreprises commerciales. Au début des années 80, quelques entreprises s’installent au rez-de-chaussée. L’implantation se poursuivra tout au long des années 90. La SCI Planchon & Bourguet, propriétaire, met en place un tourniquet financier arrangeant : contre une somme modique, les associations culturelles s’installent, prenant à leur charge les travaux de rénovation. La société de production Autrement dit, installée en 2004, assumera ainsi plus de 150 000 euros de travaux. Le vent tourne en 2006 : le 3 octobre, l’annonce de la signature d’un compromis de vente avec le promoteur immobilier Kaufman and Broad est officielle. L’association Union des Résidents du Comptoir, coordonnée par Sam Khebizi (président de l’association les Têtes de l’Art) est créée en septembre 2006, fédérée autour de trois objectifs : « sauver les murs, sauver les résidents, bâtir un projet cohérent apportant une plus-value au quartier et à l’activité culturelle » explique t-il. La demande est faite à la Ville de faire jouer son droit de préemption. Le 14 décembre 2006 Jean-Claude Gaudin s’engage officiellement à racheter le site, avec l’appui du Conseil Général et du Conseil Régional pour une somme totale de 2,5 millions d’euros. Depuis, « seule la Ville a fait le chèque » tranche tout net Henri Loisel, conseiller général adjoint à la Mairie. Ce à quoi M.Vigny, au Conseil Général, rétorque : « Si le dossier de subvention avait été constitué plus tôt, la participation aurait été effective plus tôt ! Mais cela ne remet pas en cause notre participation » Outre le financement, la question désormais est celle de la gestion du site qui constitue un enjeu pour la mandature à venir. Il concentre un croisement d’activités dans un espace paupérisé et représente aussi un potentiel attractif dans le cadre du renouveau lié à l’exploitation des territoires pour la candidature de Marseille au titre de Capitale Européenne de la Culture. « Nos demandons aux élus de valider des règles de concertation claire pour penser le site tous ensemble. Nous ne demandons pas de pondre un projet, mais en tant qu’élus, de participer à des règles de concertation claires définissant avec nous le mode de gouvernance du site, un lieu exemplaire en terme de co-activités » Alors, pétard mouillé ou dossier brûlant ? Une chose est sûre : la Ville devra compter avec la détermination des résidents du Comptoir qui n’a pas failli.
Bénédicte Jouve
Le Comptoir Toussaint Victorine
29/33 rue Toussaint et 10 rue Sainte Victorine
13003 Marseille